« Des fuites au sein du courant libanais du Futur mettent en évidence une purge touchant les membres « infidèles » de ce parti du Premier ministre Saad Hariri ».
Le quotidien libanais al-Joumhouria a publié, samedi 2 décembre, un article sur l’étape après-démission au Liban.
« Dans la conjoncture où les résultats des consultations entre les responsables libanais sont très attendus, tous les regards sont rivés vers l’étape après-démission et les alliances que va sceller Saad Hariri. Au sein du courant du Futur, les membres les plus « fidèles » sont maintenus. Parmi ceux qui ont aidé, Saad Hariri, à sortir de Riyad où il se trouvait en résidence surveillée feraient très probablement partie de son équipe permanente, censée être composée de « fidèles ».
Plusieurs changements sont prévus au sein du courant du Futur : destituer certains des membres, en réprimer d’autres et restreindre les prérogatives de Fouad Siniora.
Lors de la récente réunion du courant du Futur, présidée par Saad Hariri, celui-ci a déclaré à haute voix : « Qui me représente ? » Il a ensuite pointé du doigt Bassem al-Sabaa, un de ses proches députés, et lui a demandé de lire la déclaration finale, ce qui montre que Fouad Siniora ne dirigera plus le bloc parlementaire du courant du Futur. L’équipe de Hariri a déjà commencé à viser Fouad Siniora en recourant au levier de l’accusation. Un reportage télévisé qu’a préparé l’équipe de Hariri au sujet d’une rencontre entre Achraf Rifi, ancien ministre libanais de la Justice, et Anwar Qarqach, ministre délégué émirati des Affaires étrangères, pourrait révéler des indices qui laissent prévoir le maintien ou la destitution des membres du courant du Futur.
Le reportage mentionne deux députés : Ahmad Fatfat et Jamal Jarrah. Mais pourquoi les destituer ?
Premièrement parce qu’ils sont proches de Siniora.
Deuxièmement parce qu’ils sont accusés d’avoir été impliqués dans la publication d’un communiqué du ministère des Télécommunications qui faisait part d’entraves dans les contacts avec Saad Hariri lorsqu’il était en Arabie saoudite.
Et troisièmement parce qu’ils ont dit des choses contraires aux courants de l’équipe de Hariri, lors d’une réunion privée.
Tous lesdits changements mettent en évidence l’émergence d’une nouvelle phase sur la scène politique du Liban, une phase où se renforcera l’alliance entre Saad Hariri et Michel Aoun en faveur du processus de la réconciliation nationale. C’est bien dans cette phase que Saad Hariri espère pouvoir plaire à l’Arabie saoudite en purifiant le courant du Futur de ses membres « turbulents ».
Concernant le Hezbollah, Saad Hariri a compris que tout effort destiné à le combattre serait sans intérêt.
« Le Hezbollah est né il y a 35 ans et je n’en suis pas responsable. On me demande de me dresser devant ce mouvement, mais toutes les questions intérieures, arabes et internationales auxquelles nous faisons face aujourd’hui, ne me permettent pas de le faire », a-t-il dit.
Il paraît que Saad Hariri a opté pour le compromis et si cette solution arrange l’Arabie saoudite, le processus de la réconciliation politique pourra se poursuivre. »