En l’absence de contributions supplémentaires urgentes, quelque 60 000 familles de réfugiés syriens seront exclues des programmes mensuels d’allocations en espèces au Liban et en Jordanie, dès le mois de juillet, a prévenu mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
« Certains volets essentiels de l’aide du HCR aux réfugiés syriens sont sévèrement sous-financés », a déclaré un porte-parole de l’agence onusienne, Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève. « Des contributions supplémentaires sont nécessaires de toute urgence afin d’éviter des coupures sévères dans la prestation de services à la fois basiques et vitaux assurés aux réfugiés syriens durant le second semestre ». Malgré des promesses de contributions généreuses, les ressources financières s’épuisent rapidement pour les programmes d’aide humanitaire aux réfugiés syriens et aux communautés qui les accueillent. Cette situation affecte tout particulièrement le Liban et la Jordanie, où un certain nombre d’activités d’allocations en espèces pourraient s’arrêter d’ici moins de quatre semaines.
« Au Liban, les réfugiés syriens – dont 70% vivent sous le seuil de pauvreté national – ont déclaré que, sans cette aide vitale, ils ne savent pas comment ils pourront survivre », a dit M. Mahecic. Pour beaucoup de réfugiés, l’aide en espèces est le seul moyen d’acheter des médicaments pour des proches malades ainsi que de payer leurs factures et de rembourser leurs dettes qui s’accumulent rapidement. Les réfugiés ont indiqué au HCR qu’ils ont du mal à payer leur loyer chaque mois et qu’ils sont confrontés à la menace d’expulsion. Les réfugiés syriens se trouvant en Jordanie sont confrontés à des défis tout aussi importants. Les réfugiés ont expliqué aux employés du HCR que l’aide mensuelle de l’agence signifie un repas par jour, un meilleur toit et assure leur dignité. « Ils craignent désormais de tout perdre », a déclaré M. Mahecic.
« Beaucoup disent qu’ils préfèrent retourner en Syrie pour mourir s’ils cessent de recevoir cette aide ». Pour une famille sur trois qui sont bénéficiaires du programme d’aide en espèces en Jordanie, il s’agit de leur seule source de revenus, ce qui les rend particulièrement vulnérables à toute réduction. Aider les réfugiés à faire face aux difficultés tout en rétablissant leur dignité Le HCR a développé de nouvelles approches pour la prestation de programmes d’assistance en espèces en 2011 afin de venir en aide à un grand nombre de réfugiés syriens dans les pays voisins, à revenu intermédiaire. Grâce à des infrastructures et des services bien établis, le HCR pouvait travailler avec les banques pour fournir de l’argent aux réfugiés, réduire les frais de fonctionnement et la fraude ainsi que donner aux réfugiés le choix d’acheter ce dont ils avaient besoin, en évitant la stigmatisation des files d’attente pour les distributions. Ces programmes permettent aux familles vulnérables de faire face aux difficultés en tant que déracinés et de les aider à rétablir leur dignité.
Ils sont essentiels pour aider les familles réfugiées à éviter la misère, l’exploitation ou les abus, ainsi que recourir au travail des enfants, aux mariages précoces, au sexe de survie ou à d’autres mécanismes d’adaptation négatifs. Le HCR a besoin d’urgence de 116 millions de dollars au Liban et de 71 millions de dollars en Jordanie pour fournir une aide mensuelle en espèces aux familles de réfugiés syriens