Le prédicateur extrémiste wahhabite Ahmad al-Assir, surnommé le cheikh de la sédition, a été condamné par le tribunal militaire libanais à la peine de mort par pendaison.
Le tribunal militaire libanais a également condamné par contumace son compagnon de route et ancien chanteur Fadl Chaker à 15 ans de prison.
Cette sentence porte sur les incidents qui ont eu lieu en 2012 dans la région d’Abra proche de la ville de Saïda, lorsqu’il a donné l’ordre à ses partisans de lancer un assaut contre un check point l’armée libanaise, après l’arrestation de deux de leurs compagnons. S’en était suivi un déploiement de ses hommes dans ce quartier qui a été pris en otage pendant 30 heures, avant d’être libéré par l’armée libanaise. Dans cette bataille, 20 soldats libanais ont été tués et 150 autres blessés.
Ahmad al-Assir est un extrémiste salafiste. Surnommé le cheikh de la sédition, il lançait ses provocations et ses critiques virulentes au nom des sunnites libanais, qui seraient selon lui, réprimés au Liban.
Il a soutenu l’insurrection en Syrie et a affiché des positions proches du front al-Nosra , branche d’al-Qaïda en Syrie, qu’il a d’ailleurs essayé de rejoindre en Syrie lorsque qu’il était recherché par les forces de l’ordre libanaises. Durant sa traque, il s’est caché chez un religieux du nord libanais, cheikh Salem al-Refaï, puis chez un autre , cheikh Khaled Hoblos, en échange d’une importante somme d’argent. Par la suite, il s’est rendu au camp des réfugiés palestiniens de Aïn al-Hélwé, proche de Saïda dans le sud du Liban, d’où il a essayé de partir en Syrie, en passant par Aarsale. En vain. De même ses tentatives pour rejoindre les rebelles syriens en Turquie se sont soldées par un échec.
C’est alors qu’il entré en contact avec Boko Haram au Nigéria. En voulant se rendre dans ce pays, après avoir obtenu un visa, il a été arrêté le 15 août 2015 dans l’enceinte de l’aéroport international de Beyrouth.
Durant les dernières années de son parcours qui ont précédé son arrestation, il a véhiculé un discours farouchement hostile au Hezbollah et à l’Iran.
Durant son jugement jeudi (28 septembre) devant le Tribunal militaire, il a exprimé son refus de la sentance sous prétexte que « tout ce qui est promulgué par ce tribunal est invalide, car politisé et soumis au diktat iranien ».
Au lendemain du verdict, les observateurs libanais se demandent s’il va être mis en exécution, compte tenu des pressions exercées par certains milieux proches du camp du 14-mars pour empêcher sa promulgation. Des mises en garde avaient été brandies qu’une telle sentence pourrait provoquer des remous et des troubles.
Il n’en a rien été. Ce vendredi est aussi calme que ses précédents au Liban.