Le 21 novembre dernier, une délégation parlementaire libanaise en visite au Vatican, au côté de la Fondation maronite dans le monde, s’est réuni au lendemain de sa rencontre avec le pape Francois, avec le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, Mgr Paul Gallagher. Ce dernier leur a fait part de son pessimisme quant à la situation dans la région.
De retour au Liban, le député Ali Bazzi a rapporté au chef du Parlement libanais, Nabih Berri les mises en garde qu’il leur a adressées.
Le journal libanais al-Akhbar a rapporté la teneur de ces avertissements.
« Le pape vous a donné un message d’espoir, de tolérance et d’amour. Mais moi je voudrais vous parler avec réalisme. Je ne vais pas vous raconter des histoires d’enfants. La situation au Liban n’est pas saine. Concernant les déplacés syriens, leur retour n’aura pas lieu. Parce que la Communauté internationale refuse leur retour à l’heure actuelle. Si vous voulez régler cette affaire une fois pour toute il faut se rendre à Washington», a dit le chef de la diplomatie du Vatican.
Il enchaine sur ce thème: « nous n’avons aucun signe positif de la part de Washington ou de n’importe quel autre Etat du monde concernant le retour des déplacés syriens vers leur pays avant de parvenir à un règlement politique. Cette solution, à mon avis, ne sera pas pour bientôt ».
Le journal libanais rapporte aussi que Mgr Gallagher a dit aussi que comme le président syrien Bachar al-Assad allait rester longtemps à la tête du pouvoir en Syrie, il vallait mieux qu’il le reste sur une population moins nombreuse qu’elle ne l’était auparavant.
S’adressant à ses hôtes libanais, il leur a conseillé de ne pas sous-estimer l’influence de l’Iran dans la région et de la prendre en compte.
« Réglez vos problèmes entre vous le plus vite possible car il situation est grave. Et veillez à ce que vous puissiez affronter les défis qui se pressentent à vous », a-t-il ajouté aussi.
Et de poursuivre : « Nous allons faire de notre mieux pour aider le Liban mais il faut être réaliste. Nous n’avons pas de bâton magique… mon message pour vous n’est pas encourageant ni rassurant. Mais nous devons vivre dans un monde réel qui est parfois contraire à nos choix ».
Pour sa part, le site libanais en ligne alkalimaonline a rapporté une contestation qui a été exprimée par le secrétaire général du courant du Futur Ahmad al-Hariri, lorsque le religieux vaticanais lui avait fait part des capacités très limitées du Saint-Siège dans cette affaire.
« En tant que responsable sunnite, je dis que le Liban ne peut pas supporter le maintien des immigrés syriens sur son sol, même s’ils sont sunnites. Il faut qu’ils reviennent vers leur pays », a-t-il protesté.