Longtemps considéré comme une réussite et une fierté nationale, le basket-ball libanais traverse actuellement la crise (existentielle) la plus grave de son histoire en raison des clivages politiques destructeurs au sein de la Fédération libanaise de la discipline, d’une part, et de la récession économique qui touche la FLBB et les clubs, d’autre part.
Bien que le basket-ball soit le sport phare au Liban, et le plus prolifique sur la scène internationale en termes de trophées et de titres glanés, les derniers en date étant la Coupe d’Asie des clubs remportée par le Riyadi Beyrouth et le championnat panarabe décroché par le Homentmen, il n’en demeure pas moins que la discipline fait actuellement face à d’énormes défis qui la mettent en péril.
Dettes et clivages
Entachée par des cas de corruption, l’organisation en août dernier à Zouk Mickaël de la Coupe d’Asie des nations de basket-ball a coûté 1 700 000 dollars à la Fédération libanaise de basket-ball. Celle-ci est aujourd’hui endettée de plusieurs millions de dollars et est paralysée par le clivage entre les membres appuyés par les forces du 8 mars et les membres soutenus par le camp du 14 mars.
Les comportements «partisan» et «sectaire» des membres de la FLBB, qui se rejettent la responsabilité des caisses vides de la «Fédé» par médias interposés, s’accusant également mutuellement de corruption, menacent aujourd’hui de faire imploser la FLBB.
De grands clubs en danger
Quant aux clubs, ils pâtissent eux aussi des crises politiques successives et de la situation économique compliquée que traverse le pays du Cèdre. Ainsi, faute de sponsors, plus de la moitié des clubs de première division sont lourdement endettés et peinent à payer les salaires de leurs joueurs.
Si des clubs comme Beirut, Champville ou Homenetmen semblent connaitre une relative période de prospérité financière, les autres équipes nationales affichent, eux, des bilans comptables beaucoup moins reluisants. Ainsi, même de grands noms du championnat libanais comme la Sagesse, le Riyadi Beyrouth et le Tadamon Zouk font face cette saison à d’énormes difficultés financières.
Le cas le plus dramatique est celui du Tadamon Zouk. Totalement incapable de payer les salaires de ses joueurs libanais et de ses recrues étrangères, la formation kesrouane, malgré son passé glorieux, est sur le point de mettre la clé sous la porte.
Pour ne rien arranger à la situation, les divergences au sein de clubs comme la Sagesse et au sein de la FLBB ont fait fuir bon nombre de sponsors, qui ont catégoriquement refusé de prolonger leur contrat avec la FLBB. Ainsi, pour la première fois depuis le début le début des années 1990, aucune enseigne ne sponsorisera le championnat du Liban de basket-ball pour la saison 2017-2018.
Plus que jamais, il est temps que tous les acteurs du ballon orange s’assoient autour d’une même table, et mettent leurs divergences politiques de côté, avant la destruction complète et irréversible d’une discipline chérie par des millions de Libanais