Les forces libanaises vont lancer une opération près de camps informels de réfugiés à la frontière syrienne, où elles ont récemment été la cible d’attaques, a annoncé mardi le Premier ministre libanais Saad Hariri.
Cette annonce intervient alors que le président Michel Aoun a mis en garde contre les manifestations d’hostilité envers les réfugiés syriens après que des troupes libanaises ont été attaquées fin juin dans la région d’Aarsal (est), frontalière de la Syrie.
« Le gouvernement a autorisé l’armée libanaise à mener une opération planifiée à Jurud Arsal », a déclaré M. Hariri, cité par l’agence officielle.
Jurud Arsal est une région frontalière montagneuse autour de la ville libanaise d’Aarsal et abrite des milliers de réfugiés venus de Syrie voisine, qui vivent dans des camps informels.
Lors de raids dans deux de ces camps fin juin, cinq kamikazes se sont fait exploser, tuant une fillette et blessant sept soldats. Des dizaines de personnes ont été arrêtées.
Quelques jours plus tard, l’armée avait annoncé le décès en détention de quatre Syriens, affirmant qu’ils souffraient déjà de problèmes de santé chroniques avant leur détention. Mais des ONG avaient appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante, laissant supposer qu’ils avaient pu être torturés à mort.
Les forces libanaises ont déjà été la cible d’attaques à Aarsal. En 2014, 30 soldats et policiers avaient été kidnappés par des jihadistes après des heurts dans cette zone. Neuf d’entre eux sont toujours retenus en otage.
La récente intervention de l’armée à Aarsal a ravivé les tensions dans un pays qui compte quatre millions d’habitants et accueille plus d’un million de réfugiés syriens.
Des ministres insistent pour qu’ils retournent le plus rapidement possible dans leur pays, dans les zones qui sont sûres.
Le président libanais a averti mardi que « la propagation et l’incitation (à) la haine (envers les réfugiés syriens) étaient néfastes pour les deux peuples ».
« Si nous travaillons pour le retour des réfugiés, c’est parce que le Liban n’est plus capable de supporter le fardeau », a aussi déclaré Michel Aoun lors d’une réunion avec des responsables locaux et dans un article sur son compte Twitter