Le comportement israélien dans le sud syrien rappelle de plus en plus celui qui était de mise dans le sud Libanais, à la veille de l’édification de la bande frontalière, à la moitié des années 70 du siècle dernier.
Selon le Yediot Aharonot, l’armée d’occupation israélienne vient de créer une unité de liaison spécialement conçue pour les habitants syriens du Golan. «Israël ne compte pas mettre au point le même cadre qui était en vigueur au sud du Liban », a tenu à préciser une source militaire, citée par le quotidien israélien. Mais cette décision n’en demeure pas moins une tentative de l’armée israélienne de consolider son ingérence en Syrie.
Selon le Yediot Aharonot, « cette institutionnalisation des relations » concernera différentes parties sur le sol syrien, surtout des éléments de l’Armée syrienne libre (ASL), et d’une façon indirecte des éléments d’Al-Qaïda et d’autres factions extrémistes.
Pour le journal al-Akhbar, il en découle une unification des efforts et leur concentration dans un seul cadre, de sorte qu’ils puissent servir les intérêts israéliens, à travers une immixtion israélienne directe et indirecte.
Cette unité de liaison sera affiliée au commandement de la région nord de l’armée israélienne et remplacera tous les cadres précédents qui menaient des liaisons, dont ceux qui fournissaient “l’aide humanitaire et les soins hospitaliers aux blessés dans les hôpitaux israéliens”.
A savoir que cette nouvelle tribune comptera dans ses rangs aussi bien des officiers que des experts dans les questions logistiques, médicales et humanitaires. En plus d’éléments chargés de mener les relations avec le côté syrien du Golan, en allusion aux officiers des services de renseignements militaires qui sont en général chargés de ce genre de mission.
Selon al-Akhbar, cette initiative n’aboutira pas nécessairement à une ingérence militaire israélienne comme cela a été le cas au sud du Liban dans les années 70. D’ailleurs, il ne semble pas du tout que les factions armées qui se trouvent dans le sud syrien constituent une menace pour Israël, comme c’était le cas au Liban. De plus, l’entité sioniste pourrait avoir tiré la leçon de son expérience libanaise qui s’est transformée en un bourbier, et ne voudrait pas la répéter.
Assad, menace concrète d’Israël
N’empêche que certaines voix se sont élevées ces derniers jours pour prôner “l’intérêt stratégique d’Israël de s’ingérer en Syrie” dans le but de renverser le président syrien Bachar al-Assad”.
Selon Amos Yadlin, le président du centre d’Etudes de Sécurité Nationale, le chef de l’Etat syrien constitue toujours “la menace la plus concrète” face à Israël, car il appartient à un axe de la Résistance, alors que Daesh, al-Qaïda et les autres ne sont que “des menaces marginales”.
Exercices d’évacuations
Cette démarche a été annoncée alors que des manœuvres israéliennes de grande ampleur ont été lancées dimanche avec pour objectif de préparer le front intérieur à faire face à des scénarios d’embrasement, aussi bien contre le Hezbollah au Liban que contre le Hamas dans la bande de Gaza. Dans les deux cas, la principale menace réside dans les tirs de missiles, appréhendent les milieux israéliens concernés.
Durant ces exercices lancés dimanche dans le cadre de « La semaine nationale d’urgences », les habitants des colonies doivent s’entrainer à évacuer leurs maisons et leurs régions. Dans un sondage effectué par les Autorités nationale d’urgences, en cas d’attaques aux missiles, seuls 14% des Israéliens voudraient quitter leurs maisons, et 40% d’entre eux insistent pour y rester.