Le pape François a rencontré vendredi le Premier ministre Saad Hariri au Vatican. A l’issue de la réunion, le pape a reçu la famille de M. Hariri, la délégation qui l’accompagne et des photos ont été prises. Le chef du gouvernement libanais a offert au pape François une croix en argent datant de la période byzantine, et le pape lui a offert une icône du XIXe siècle.
M. Hariri s’est ensuite rendu au bureau du secrétaire d’Etat du Vatican, Mgr Pietro Parolin, pour une réunion d’une heure au cours de laquelle ils ont discuté de la situation au Liban et de l’impact des déplacés syriens.
Il est retourné à l’Hôtel Eden et a indiqué dans une discussion avec les journalistes:
“J’ai eu l’honneur de rencontrer Sa Sainteté le Pape François. C’était une très bonne rencontre. J’aime venir au Vatican et rencontrer Sa Sainteté, parce que c’est ce que faisait Rafic Hariri. Au Liban, nous n’aimons pas seulement le dialogue, nous vivons ce dialogue. Sa Sainteté a souligné l’importance du dialogue et la nécessité de travailler pour cela et de vivre ce genre de vie commune entre musulmans et chrétiens. C’est ce qui manque à certains pays du monde arabe, mais nous avons de la chance au Liban parce que nous vivons ce modèle de coexistence.
Nous avons également discuté de l’importance du Liban- message et du Liban-coexistence. J’ai invité Sa Sainteté à venir au Liban. Il veut vraiment venir et j’espère que nous le verrons bientôt au Liban. Cela serait dans l’intérêt du Liban, des musulmans et des chrétiens ainsi que de la région. Sa Sainteté comprend la situation au Liban. J’ai aussi rencontré le secrétaire d’Etat du Vatican et lui ai parlé en détail de la situation locale et régionale et j’espère qu’il se viendra également au Liban “.
Question: Le Vatican peut-il jouer un rôle dans l’aide au Liban pour qu’il puisse supporter le fardeau des déplacés syriens?
Hariri: Nous avons parlé de cette question et le Vatican a une responsabilité à cet égard, et le pape y travaillera. Mais ce qui est essentiel pour moi et pour les déplacés, c’est que personne n’empêche les déplacés de retourner en Syrie aujourd’hui. La bonne voie pour leur retour dans leur pays devrait être trouvée et il doit y avoir des zones sécurisées en Syrie pour que les déplacés soient convaincus de retourner en sécurité dans leur pays et dans ces régions. De cette façon, nous aurons assuré le retour des déplacés en Syrie. Quant à les forcer à rentrer, cela est hors de question et inhumain. Mais nous au Liban devons protéger le citoyen libanais, en appliquant les lois libanaises qui préservent son travail.
Question : Avez-vous discuté avec le secrétaire d’Etat du Vatican du nom de l’ambassadeur libanais nommé au Vatican ?
Hariri : Nous n’avons pas abordé cette question. C’est une question sensible qui doit être traitée de manière précise et diplomatique. Nous au Liban devons prendre les mesures nécessaires pour résoudre ce problème. Nous ne devrions pas exagérer les choses. Tous les candidats à ce poste sont bons. Il y a certaines choses que nous aurions dû voir avant. Ils comprennent ce problème et nous le résoudrons bientôt.
Question : Y a-t-il une initiative pour renforcer la coexistence au Moyen-Orient malgré l’immigration chrétienne ?
Hariri : La force réelle derrière le message de Sa Sainteté est la bonté qu’il montre aux gens et le charisme qu’il a, qui aide à emmener les gens vers la paix. Il a été capable de rassembler beaucoup de gens autour de lui et autour du Vatican par sa bonté et nous espérons voir cela se concrétiser au Liban. Le Liban que je veux préserver est celui que représente cette entente entre tous les Libanais parce que c’est cette entente qui a sauvé le Liban et qui peut conduire le pays à la sécurité et à la paix. Par conséquent, nous devons regarder positivement malgré les défis et les difficultés auxquels nous sommes confrontés. Quand il y a une volonté réelle et sérieuse de briser toutes les lignes négatives qui nous empêchaient de le faire, nous atteignons le niveau qui apporte au Liban la stabilité et la paix. Ce n’est pas le devoir de Saad Hariri, mais de tout le monde et de tous les partis politiques, de se préoccuper du Liban. Comme Rafic Hariri avait l’habitude de dire : ” Nul n’est plus grand que son pays “.
Question : Que vous a dit le pape ?
Hariri : Il m’a dit que le Liban est important pour lui et que la coexistence au Liban est un exemple pour toute la région et doit être préservée. Nous avons discuté des problèmes dans la région. Il s’est rendu en Egypte pour confirmer l’importance du dialogue, en particulier entre les musulmans et les chrétiens. Il a accepté de venir au Liban, espérons-le bientôt, et c’est une chose positive. Son message fondamental est un message de paix et de bonté.
Question : Cette visite pourrait-elle avoir lieu avant la fin de cette année ?
Hariri : Nous l’espérons.
(Source: bureau de presse de M. Hariri).