“Tout le monde est appelé à faire des sacrifices et des compromis”, déclare le Premier ministre désigné, en référence aux obstacles qui entravent sa mission de former le prochain cabinet.
Le Premier ministre libanais sortant, Saad Hariri, chargé de former le prochain gouvernement, a déclaré lundi que le président Michel Aoun et lui-même avaient fixé les modalités de répartition des portefeuilles entre l’ensemble des formations politiques, alors que le processus de formation du cabinet semblait stagner depuis deux semaines.
“Nous avons fixé un plan concernant la répartition des portefeuilles entre les formations politiques afin de former le gouvernement le plus rapidement possible”, a déclaré M. Hariri à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat au palais de Baabda. “Je suis en faveur d’une accélération du processus de formation, mais contre la précipitation”, a ajouté le Premier ministre désigné.
Les principaux pôles du pouvoir ont exprimé leur intention de former rapidement ce gouvernement mais la mission du Premier ministre est confrontée à plusieurs obstacles. Le Courant patriotique libre et les Forces libanaises, sortis vainqueurs des élections législatives du 6 mai au sein de l’électorat chrétien, revendiquent tous deux une part importante au sein du prochain gouvernement. Le CPL a également réclamé que les communautés alaouite et syriaque soient représentées au sein du cabinet, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter le nombre de ministres à 32. Depuis la tenue du scrutin, les deux formations se disputent la représentation des chrétiens.
Le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, réclame pour sa part l’ensemble des portefeuilles réservés à la communauté druze. Mais son principal rival, l’émir Talal Arslane, réclame, lui, au moins un ministère. Ce week-end, M. Joumblatt s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane à Riyad, une rencontre qu’il a qualifiée d’“amicale et chaleureuse”.
Autre nœud, la présence ou non d’alliés sunnites du Hezbollah, qui pourrait grignoter la part de M. Hariri au sein du cabinet.
“Les élections sont terminées et tout le monde essaie de capitaliser sur ses forces. Tout le monde est appelé à faire des sacrifices et des compromis”, a affirmé le Premier ministre désigné. “Le gouvernement doit intégrer le plus grand nombre de forces politiques car la situation régionale est compliquée et tout le monde doit faire ce qu’il a à faire”, a-t-il ajouté.
Michel Aoun avait désigné M. Hariri pour former le gouvernement après que ce dernier ait été nommé par 111 des 128 députés du nouveau Parlement.