Jean-Pierre Lacroix souligne l’étroite coopération entre la Finul et les autorités libanaises.
Le président libanais, Michel Aoun, qui a reçu lundi à Baabda le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, en présence du commandant de la Force intérimaire de l’ONU au Liban, Michael Beary, a affirmé que le Liban était prêt à se défendre en cas d’agression de la part d’Israël.
“Le président Aoun a assuré au secrétaire général adjoint des Nations unies que le Liban veille à la poursuite de la stabilité et du calme au Sud mais qu’il est prêt à se défendre si Israël l’agressait”, a indiqué la présidence sur son compte twitter. M. Aoun a également indiqué qu'”Israël continuait à violer la résolution 1701 et à violer l’espace aérien libanais pour effectuer des frappes en Syrie”, et ajouté que la construction par Israël d’un mur à la frontière libanaise constituait une agression “contre la souveraineté libanaise”.
Le chef de l’Etat a par ailleurs salué les efforts de la Finul au Sud et a rendu hommage à “ses 183 martyrs morts pour préserver la paix depuis le début de la mission en 1978”. Il a estimé qu’une éventuelle “réduction du budget de la Finul aurait des répercussions négatives sur son rôle, notamment en cette période qui connaît des tensions à la frontière en raison des menaces israéliennes”.
Le haut responsable onusien, Jean-Pierre Lacroix, a pour sa part réaffirmé l’étroite coopération entre la Finul et les autorités libanaises. “Nous avons parlé de la très bonne coopération qui existe entre les autorités libanaises et la Finul”, a déclaré M. Lacroix à la presse après l’entretien. “La Finul est là pour aider à préserver le cessez-le-feu (entre le Liban et Israël), pour aider à créer les conditions d’un apaisement et elle est déterminée à poursuivre son rôle”.
Le secrétaire général adjoint des Nations unies s’était rendu au cours du week-end à Naqoura, où il a visité le commandement et les contingents de la Finul, comme il a effectué une tournée le long de la ligne bleue.
“Nous avons une coopération étroite avec les forces libanaises qui ont récemment accru leur présence dans le sud-Liban, dans les zones d’opération de la Finul (…) Les perspectives d’un renforcement additionnel de la présence des forces armées libanaises dans cette zone sont des perspectives que nous accueillons positivement”, a-t-il ajouté.
“Un rôle de prévention”
M. Lacroix, dont la visite intervient dans un contexte de tensions entre le Liban et Israël au sujet de la construction d’un mur sur 13 points contestés par le Liban au niveau de la frontière et d’une dispute au sujet des ressources en hydrocarbures offshore, a rappelé que “la Finul assure un rôle de liaison entre les parties”. “C’est un rôle que nous prenons très à cœur notamment à travers le mécanisme tripartite, et qui a pris une importance particulière dans le contexte des annonces d’Israël relatives à la construction du mur”, a-t-il ajouté.
Il a indiqué que “ces questions sont discutées dans le cadre du mécanisme tripartite”. “La Finul joue un rôle très utile dans ce contexte, a-t-il poursuivi. Un rôle d’apaisement des tensions et un rôle qui a pour objectif d’empêcher que des incidents soient susceptibles de raviver des tensions. Nous jouons tous les jours un rôle de prévention”, a poursuivi M. Lacroix.
M. Lacroix a ensuite été reçu à la Maison du centre par le Premier ministre libanais, Saad Hariri. “J’ai remercié le Premier ministre pour la bonne relation que nous avons avec le gouvernement libanais, ce qui aide la Finul à accomplir sa mission”, a déclaré M. Lacroix. Nous avons abordé la coopération avec les forces armées libanaises qui ont renforcé leur présence au Liban-Sud, ce que nous accueillons positivement”, a-t-il encore dit, soulignant que “la Finul joue un rôle important dans la prévention de tout incident, aussi minime soit-il”, surtout “en période de tension accrue”.
Photo Dalati et Nohra.
M. Lacroix a ensuite été reçu à Aïn el-Tiné par le président du Parlement, Nabih Berry.
“J’ai insisté sur le rôle de la Finul au niveau du maintien de la stabilité et de la paix au Liban”, a fait savoir le responsable onusien à l’issue de l’entretien. “J’ai exprimé à M. Berry notre reconnaissance pour la coopération avec les autorités et l’armée libanaise et nous avons abordé la question du renforcement de cette coopération au Liban-Sud”, a-t-il ajouté. “Nous étions d’accord sur le fait que le rôle de la Finul est d’éviter la montée des tensions et les incidents (…) et j’ai souligné que le rôle de la Finul, qui dialogue avec la partie israélienne, profite aux deux côtés (israélien et libanais). C’est ce qui a lieu en ce moment concernant la construction du mur israélien”, a ajouté M. Lacroix. Il a conclu en assurant que l’entretien avec M. Berry était “bon et extrêmement fructueux”.
Photo Hassan Ibrahim/Parlement libanais
De sources autorisées au sein de la Finul, on indique que le responsable onusien n’est pas chargé de mission au Liban et que la date de la visite avait été fixée il y a plus d’un mois, soit bien avant les menaces adressées par Tel-Aviv au Liban si jamais il se hasarde à étendre l’exploration pétrolière offshore au triangle de 860 m2 du bloc 9 dont une partie est revendiquée par Israël alors qu’il se trouve dans la Zone économique exclusive libanaise.
Vendredi, la Finul avait démenti vendredi des informations de la presse israélienne faisant état de tensions entre les Casques bleus et l’armée libanaise et assuré que ses relations avec la troupe étaient “excellentes”. Selon le Jerusalem Post, qui citait un article paru le 23 février dans le “Journal du dimanche” français, un officier du contingent français de la Finul accuse l’armée libanaise et le Hezbollah de miner les efforts des Casques bleus au Liban-Sud. “Ces informations sont totalement erronées et infondées”, a déclaré à l’OLJ Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, soulignant que “cet article cite des sources anonymes”.