L’agritech ou l’AgTech ? Un terme un rien barbare, qui traduit la transformation numérique du secteur agricole. Happée à son tour par les nouvelles technologies, l’agriculture « connectée » et « High Tech » se veut plus propre, plus compétitive, et plus soucieuse de l’environnement.
Derrière, on parle de big Data pour une agriculture de précision, de développement de protéines de substitution pour diminuer la consommation animale, de ressources hydrauliques maîtrisées…L’enjeu est de taille : aux Etats-Unis, par exemple, les investissements dans le domaine ont doublé entre 2014 et 2015 pour atteindre 4,6 milliards de dollars.
Au Liban ? On en est encore loin. Mais jeudi 19 janvier, une première pierre a été officiellement posée : le lancement du premier hub 100 % dédié à l’AgTech libanaise.
AgryTech – le nom de cette plateforme – est dotée d’un fonds de 3,3 millions de dollars (sur deux ans). Son financement est assuré conjointement par Berytech (à hauteur de 10 % du montant) et l’ambassade des Pays-Bas.
« Nous allons nous focaliser sur les innovations qui changent radicalement les usages, les habitudes de consommation. Ce qu’en anglais on nomme “disruptive innovations” », explique Ramy Boujawdeh, directeur général adjoint de Berytech et responsable du projet Agrytech.
De fait, le programme s’adresse à des start-up en phase de démarrage et entend les mener jusqu’au développement de leur premier prototype. « Gestion de l’eau…Jardins verticaux…Hydroponie… Le Liban a aussi une carte à jouer dans ce secteur », ajoute-t-il.
Trente startups devraient être sélectionnées d’ici à début mars. Agrytech leur fournira notamment des sessions d’assistance technique et commerciale, dont certaines menées par l’incubateur Start Life et le hub Food Valley NL, deux structures hollandaises.
« Si dans le monde, le défi de nourrir davantage d’humains est partagés par tous. Au Liban, en particulier, la technologie doit aussi venir en aide à un secteur à l’agonie », assure Maroun Chammas, le PDG de Berytech.
En 2015, l’agriculture libanaise a représenté 1,7 milliards de dollars (-20 % par rapport aux chiffres de 2014) soit 3,6 % du PIB libanais.
D’ici à quelques mois, une initiative similaire de l’ambassade de Suisse devrait metre en place un écosystème pour la CleanTechnology, ce qu’en français on nomme les eco-innovations, soit les technologies vertes.