En visite au Liban, le jeune candidat a la présidentielle française Emmanuel Macron s’est démarqué de la politique pro-opposition de Paris en Syrie.
Actuellement en troisième position dans la plupart des sondages, Emmanuel Macron a plaidé pour une « politique d’indépendance, d’équilibre de capacité à parler à toutes les parties » dans le conflit syrien.
C’est « une logique de construction de la paix beaucoup plus qu’une logique d’intervention à tout-va pour un clan ou pour un autre », a déclaré le candidat à des journalistes, en marge d’un discours prononcé lundià l’École supérieure des affaires de la capitale libanaise.
Mardi Macron a apporté son soutien au Liban, lors de rencontres mardi avec les nouveaux président et Premier ministre libanais.
« Le Liban est sans doute le pays dans lequel cette crise syrienne doit être le mieux appréhendée et, en même temps, le pays dans lequel nos valeurs et notre histoire communes sont les mieux représentées: cette capacité à porter le pluralisme, la diversité et le respect de toutes les différences, dans des situations parfois très tendues », a déclaré M. Macron à la presse à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre Saad Hariri.
« La France sera toujours aux côtés du Liban » au nom de « ces intérêts profonds partagés », a-t-il ajouté. « C’est ici le laboratoire d’un passé qui doit ressusciter, là où pour beaucoup d’autres, nos ennemis communs, le Liban est aussi une proie, une terre qu’ils veulent déstabiliser (…) ».
Le Liban, pays de quatre millions d’habitants, accueille environ un million de réfugiés syriens.
Emmanuel Macron « est venu au Liban en tant qu’ami », a de son côté expliqué mardi M. Hariri, selon un communiqué de ses services. « Ce qu’il représente, la jeunesse, la manière de faire la politique, est important ».
« En ce moment de fragilité, où la région est en proie à l’extrémisme, avec ce qui se passe en Syrie, en Irak, en Libye, où tout le monde souffre, c’est toujours bien de voir la France au Liban », a ajouté le Premier ministre libanais.
L’ancien ministre de l’Economie, qui avait quitté le gouvernement en août pour lancer sa candidature à la présidentielle, doit se rendre mercredi en Jordanie.