Telesurtv.net, site vénézuélien d’information, nous apprend que John Kerry prend au sérieux la pétition de 50 hauts fonctionnaires étasuniens qui demandent d’attaquer directement le gouvernement syrien. Ces derniers considèrent que la prise de contrôle de l’État syrien faciliterait la lutte contre le terrorisme.
« Les fonctionnaires diplomatiques, lesquels, selon RT, sont responsables de la politique extérieure de Washington, argumentent dans leur mémorandum interne qu’un changement de gouvernement par la voie de l’action militaire serait l’unique manière de vaincre le groupe islamique autoproclamé État islamique o Daesh. » (Traduction de l’auteur)
Cette déclaration prend un sens tout particulier dans le contexte de la présence militaire et légitime de la Russie, de l’Iran et d’autres alliés en appui au gouvernement syrien dans sa lutte contre le terrorisme et ceux qui le rendent possible.
S’agit-il d’une reconnaissance par Washington d’un échec de sa politique de lutte contre l’État islamique ou une façon d’obliger les alliés de la Syrie dans la lutte contre le terrorisme à se positionner par rapport à une guerre contre les États-Unis ?
Jusqu’à maintenant, la Russie a justifié sa présence en Syrie par la lutte contre le terrorisme en appui aux efforts du gouvernement de Bachar El Assad d’en finir avec cette plaie. La Russie a toujours maintenu cette version sans jamais affirmer que c’était également pour défendre le président Bachar El Assad et son régime. Elle a toutefois reconnu et affirmé à plusieurs reprises que la Syrie était un État de droit et qu’il appartenait au peuple de décider de ses représentants et de son régime politique.
Si l’hypothèse se confirme d’une déclaration de guerre ouverte contre le gouvernement syrien, la Russie devra, cette fois, se positionner clairement par rapport à son appui à l’État syrien et par rapport à l’acte de guerre des États-Unis contre le gouvernement syrien. De toute évidence, l’initiative de Washington, si elle se réalisait, serait perçue par le droit international comme un acte terroriste d’un État contre un gouvernement légitime et reconnu par les Nations Unies.
Sous cet angle, la Russie pourrait tout simplement maintenir sa position actuelle de lutte contre le terrorisme dont, cette fois, feraient ouvertement partie les États-Unis en se comportant comme un État terroriste à l’endroit de la Syrie.
Comme on peut s’en rendre compte, les évènements se succèdent rapidement et les principaux acteurs n’auront d’autre choix que de se positionner clairement et sans ambiguïté. Il appartient toujours au peuple syrien de décider de son avenir par les voies démocratiques et constitutionnelles. Ceux qui s’en prennent par la force et la violence contre des États légitimes et démocratiques ne peuvent être que des terroristes, qu’ils soient d’État ou autres.
Il est tout de même curieux que Washington évoque la lutte contre le terrorisme en se transformant lui-même en État terroriste pour s’emparer de la Syrie.
Une histoire à suivre