Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a qualifié de « deuxième libération », la prochaine victoire prévue contre la milice wahhabite terroriste Daech, qui est sur le point d’être délogée une fois pour toutes de ses dernières poches libanaises dans les jourouds de Ras Baalbek et du Qaa, parallèlement à son exclusion du Qalamoune de l’ouest en Syrie.
« Je ne sais ni quel jour ni quel mois précisément la bataille prendra fin. C’est aux commandements de l’armée libanaise et syrienne et du Hezbollah de le décider. Mais tous les Libanais devraient la célébrer en grandes pompes et en être fiers », a-t-il dit lors d’u discours télévisé prononce ce jeudi 24 aout.
La première libération étant d’après lui celle du 25 mai 2000, contre l’occupation israélienne
Selon lui, la libération de 100 km2 (sur les 120 km2) du sol libanais, selon le chiffre donné récemment par l’armée libanaise, n’aurait pu être menée à bien si la bataille n’avait pas été lancée en même temps par l’armée syrienne et le Hezbollah du côté syrien, dans le Qalamoune de l’ouest, où 270 km2 ont été sécurisés sur les 310 au total.
Reprochant à certains médias libanais d’éclipser le front syrien de la bataille dans leur traitement de l’information, il a révélé que l’ambassade américaine au Liban et certaines personnalités libanaises avaient en personne réclamé cette omission.
« Les Américains ne veulent surtout pas que le Hezbollah paraisse comme le protecteur du Liban », a expliqué sayed Nasrallah
Estimant que les derniers épisodes de la bataille seront les plus difficiles, d’autant que les miliciens de Daech et les membres de leurs familles ainsi que des civils sont désormais retranchés juste au centre de la zone de combat libano-syrienne, et « qu’il est dans les coutumes de ces miliciens de prendre les civils en bouclier », il a révélé que des négociations sont en cours avec eux.
« Il faut savoir que cet exploit est le fruit de l’équation d’or instaurée depuis l’an 2000, celle de « l’armée, le peuple, la résistance », à laquelle il faudrait ajouter aussi l’armée syrienne, cette fois-ci », a conclu sayed Nasrallah son discours. Il l’a répété deux fois.
Les idées principales du discours
Meilleures salutations à tous les combattants de l’armée libanaise, de l’armée syrienne et de la Résistance islamique, aux martyrs, aux blessés et aux mutilés, et à tous ceux qui ont soutenu cette bataille.
Comme d’habitude, je procède par titres.
Les objectifs de la bataille
Premièrement : les objectifs de cette bataille naturels et supposés
Expulser Daech de la totalité du sol libanais, jusqu’à la frontière avec la Syrie
Assurer les frontière libano-syriennes, ce qui nécessite l’expulsion de Daech vers l’intérieur syrien, pour qu’il constitue plus de menace pour l’armée libanaise, lorsqu’elle sera stationnée à la frontière.
Révéler le destin des soldats libanais qui ont été kidnappés par Daech et les restituer.
Du côté syrien, il s’agit aussi de récupérer la totalité du Qalamoune occidental jusqu’à la frontière avec le Liban.
Il en découlera que la route de Damas sera sécurisée, d’autant que Daech est pourchassé dans toutes les provinces et va être assiégé dans la province de Deir Ezzor
Nous combattons pour réaliser les objectifs dans leurs deux dimensions libanaise et syrienne car la bataille ne peut être découpée. C’est une seule bataille.
Dans le cours des combats, après des préparatifs, depuis le samedi dernier, l’armée libanaise a annoncé le déclenchement de la bataille dans les jourouds de Ras Baalbek et du Qaa. Il en a été de même du côté syrien, l’annonce ayant été faite par l’armée syrienne et le Hezbollah dans le Qalamoune de l’ouest.
Ce qui a été réalisé est très important dans tous les critères.
Entre 120 km2 et 140 km2
Deuxièment: La dernière fois, lors de mon discours, nous avions évoqué les difficultés de cette bataille : son terrain étant très difficile, avec des hauteurs bien élevées, des chemins tortueux, dans certaines zones il n’y a pas de routes, sans oublier que la surface des opérations étant importante…
Du côté libanais, le commandement de l’armée a annonce la libération de 100 km2 et il n’en reste plus que 20 km2. L’armée a réalisé un travail professionnel avec le minimum de dommages humains et matériels possibles
Avant la bataille, j’avais parlé de la surface que Daech occupe au Liban en précisant qu’elle était de l’ordre de 140 km2. Alors que l’armée a dit qu’il s’agit de 120 km2. Je voudrais m’expliquer un peu pour ne pas qu’il n’y ait pas de contradiction entre ma version et la sienne.
Oui, cette superficie de 20 km2, c’est le Hezbollah qui l’a libérée le samedi, au début du lancement de la bataille par l’armée, dans le cadre de la bataille baptisée « Et si vous revenez, nous reviendrons ». Cette zone comprend entre autre les citadelles Hosn et younine
Cette région est aux confins avec la région syrienne de Zamrani qui etait le théâtre d’opération de l’armée syrienne…
Donc, la surface libérée actuellement du sol libanais est de l’ordre de 120 km2.
Du côté syrien, j’avais aussi dit que la surface syrienne contrôlée par Daech était de 160 km. Mais il fallait ajouter celle qui figure dans son champ des tirs. Moi j’avais évoqué seulement là où il était présent et qui est estimée à plus de 150 km2, voire même plus.
Donc, le totalité du sol syrien qu’il fallait libérer et sécuriser est de l’ordre de 310 km2. Jusqu’a ce vendredi, 270 km2 ont été récupérés. Il ne reste plus sous le contrôle de Daech que 40 km2 à peu près…
A la recherche d’un compromis
Troisièmement : la situation actuelle
Les miliciens de Daech sont assiégés juste au centre du théâtre des opérations dans les 20 km2 libanais, et les 40 syriens
A savoir aussi que les régions les plus hautes sont aussi sous son occupation : il s’agit des hauteurs de Halimat Qarat qui sont formées d’une montagne et de ses suites…
Ironie de la géographie, sur le sommet de cette montagne est tracée la frontière entre la Syrie et le Liban, et il est donc prévu que l’armée syrienne et le Hezbollah y accède et en même temps l’armée libanaise. On ne peut que se rencontrer…
Ceux qui se trouvent dans cette zone sont les miliciens de Daech et certains civils de leurs membres de leurs familles. Il n’y a pas de chiffre exact, malgré les qu’en dit-on dans les médias. Des dizaines de miliciens ont été tués. Sur le front syrien, certains se sont rendus pour l’armée syrienne et d’autres pour le Hezbollah.
Avant les capitulations que nous avons médiatisées, il y en a eu d’autres qui ne l’ont pas été, à la demande des miliciens… et nous avons respecté leur demande.
Leur situation est délicate, et ils sont à la recherche d’un compromis… certains veulent se rendre, d’autres veulent combattre jusqu’à dernier souffle
Le commandement central de Daech semble selon nos informations pas du tout concerné que ses combattants s’en sortent vivants et préfèrent qu’ils meurent sur le terrain…
Par ailleurs, le moral des combattants du Hezbollah et des soldats libanais et syriens est au plus haut. Ils sont plus optimistes que jamais que le dénouement de la bataille sera à leur avantage.
Sachant que lorsque la surface rétrécit, les combats deviennent plus difficiles et les coûts seraient plus chers. D’autant que les civils qui acompagnent Daech étaient disséminés sur des centaines de km2 sont désormais confinés dans une région étroite. Et le fait de vouloir veiller à épargner les civils la rendent plus difficile parce Daech prend les civils comme boucliers. Il en a été ainsi même à Mossoul, où des civils ont été tués parce qu’ils prenaient la fuite.
Il ne faut donc ne pas faire pression sur les combattants. Laissons les commandements militaires de deux fronts de décider comment ils vont poursuivre la bataille.
Des négociations avec Daech en cours
Quatrièmement : la question qui se pose est vers où allons-nous ?
Nous sommes les témoins du dernier épisode de la présence avec Daech et le front al-Nosra dans cette zone frontalière.
Il y a deux lignes parallèles en cours : sur le terrain la bataille ne connait pas de répit
En même temps, des négociations sont en cours. Nous les suivons et elles se passent sur le sol syrien, à la demande des miliciens eux-mêmes. L’Etat syrien joue un rôle important dans ces tractations et il a admis que nous les menions avec les dirigeants des miliciens.
Ces négociations sont régies par des normes : pas de cessez-le-feu avant la conclusion de l’accord, jamais lors des pourparlers
L’objectif des négociations est le même que j’ai formulé au début : l’évacuation de tous les miliciens de toutes les régions libanaise et syriennes. Le commandement syrien et celui de la résistance exige aussi la révélation du sort des soldats libanais. En ce qui nous concerne, nous nous comportons comme s’il s’agit d’un seul front de combat. Et pas question ni pour les Syriens ni pour nous d’ignorer le sort des soldats libanais…
Si le gouvernement libanais voudrait lui-même négocier avec les Daech, sur les jourouds, il peut le faire, mais il doit avant tout parvenir à un compromis avec les autorités syriennes. C’est la seule condition exigée par le gouvernement syrien : que la demande libanaise soit officielle et directement avec lui…
En ce qui nous concerne, quoique nous négociions sans coordination préalable avec le gouvernement libanais, mais nous aspirons à réaliser les objectifs fixés par l’armée libanaise, aussi bien que ceux de l’armée syrienne et du Hezbollah.
Compte tenu des données entre mes mains, nous nous dirigeons a fortiori vers une bataille militaire. La raison en est la mentalité du commandement de Daech à l’extérieur des jouroud. Il n’a aucune valeur pour la vie de ses combattants. Mais il se peut qu’il y ait changement à la dernière minute.
Cette bataille sera décisive et nous n’avons pas beaucoup de temps à perdre dans cette bataille car nous avons autre chose à faire. Les atermoiements seront inutiles et les choses vont rapidement vers leurs finalités, tout en assumant les responsabilités humaine et morale qui en découlent.
Les menaces américaines aux médias
Je m’adresse aux Libanais qui sont sur le point de remporter une victoire très importante. Vous devriez en être fiers. Que ce soit du côté libanais ou syrien, ns serons les témoins de la scène suivante : toutes les frontières libanaises, depuis celles aux confins avec la Palestine occupe en passant par la Syrie et jusqu’à la frontière maritime seront désormais totalement sécurisées et débarrassées du terrorisme.
Il ne faut permettre à certains acteurs de vous gâcher votre exploit et votre victoire
Cet exploit a été le couronnement de la volonté des Libanais. Quoique certains ne voulaient pas que cette bataille ait lieu. Nous en parlerons le moment propice.
Laissez passer les quiproquos et les erreurs commises par certains medias libanais
Par exemple, dans la bataille du jurd de Aarsale, toutes les télévisions libanais ont éprouvé une grande sympathie avec la Resistance, et ont fait part de responsabilité nationale, même celle avec lesquelles nous sommes en désaccord politique
Par la suite, l’ambassade américaine a proféré ses menaces et certains journaux ont écrit que des média ont été avertis qu’ils seraient la cible de sanctions américaines comme ce qui s’est passé pour le wsecteur bancaire, s’ils suivent la même ligne dans le traitement de ces événements.
L’ambassade américaine semble très gênée lorsque la Résistance est présentée comme étant une puissance forte, qui peut écraser le terrorisme que les Américains ont créé et comme étant un facteur essentiel pour protéger le Liban.
Selon mes informations, les US et certains libanais ont contacté les médias leur demandant de ne pas du tout évoquer ce qui se passe sur le front syrien. Et justement, la bataille là-bas est totalement éclipsée..
Les Américains ont des petits cerveaux et leur comportement est enfantin. Le soleil brille et ils veulent l’empêcher de briller.
Mais les médias qui ont obtempéré ont perdu leur crédibilité.
Le pire est la chute moral de certains médias : lorsque sur le même sol, et contre un même ennemi et pour les mêmes objectifs, ils décrivent celui qui est tué est ici comme un martyr, et celui qui est tué de l’autre côté comme étant tout court un tué.
C’est une défaillance morale.
Je crois que l’intérêt des libanais réside dans le professionnalisme et le sentiment de responsabilité
L’équation d’or, plus l’armée syrienne
Enfin, face à cette grande victoire, chaque protagoniste au Liban va donner son interprétation : l’essentiel est qu’elle soit fondée sur la logique, les évidences et les faits.
Nous sommes persuadés que cet exploit est l’un des résultats de l’équation en or voire en diamant : armée-peuple-résistance, il faudrait lui rajouter aussi l’armée syrienne.
Sachant que tout le monde au Liban appréhendait cette bataille, l’un de facteurs de victoire a été que le feu s’est ouvert contre Daech sur les 360 degrés, de tous les côtés.
C’est cette complémentarité entre les deux fronts qui a accéléré cette victoire.
Nous croyons que cet exploit est l’un des résultats de l’équation : armée-résistance-peuple, et il faudrait aussi rajouter aussi l’armée syrienne.
Raison pour laquelle, nous invitons à se comporter avec cette victoire comme étant la dernière des batailles pour sécuriser toutes les frontières. Et c’est la deuxième libération des frontières des groupes qui menaçaient les deux pays et que nous devons tous célébrer tout en glorifiant les sacrifices de tous.
Le premier étant celui du 25 mai 2000, contre l’occupation israélienne.
Le jour viendra où nous le célèbrerons tous ensemble. Nous ne savons pas quel jour et quel moi mais nous savons qu’il aura lieu en 2017.