L’ancien ambassadeur américain en Syrie Robert Ford a avoué au quotidien émirati « The National » que le président syrien Bachar Al-Assad : « a triomphé et va rester au pouvoir, et il est même probable qu’il n’ait jamais de compte à rendre », a rapporté la chaîne télévisée libanaise Al-Mayadeen.
M.Ford a prévenu aussi que l’Iran restera en Syrie. Selon lui : « c’est une réalité qu’on doit accepter, et il n’y a pas grand chose à faire concernant cela.»
L’ancien ambassadeur américain a affirmé: « si les gouvernements étrangers qui ont soutenu dans le passé des miliciens de l’Armée syrienne libre ne sont pas prêts à envoyer de l’argent et des armes -dont des missiles anti-aériens -, ou même fournir des conseillers militaires comme ce qui se passe avec les Forces démocratiques syriennes dans leurs batailles contre Daech, il sera impossible que l’opposition syrienne puisse vaincre Assad et ses partenaires russes et iraniens. »
« Même si ces gouvernements font cela, cette guerre sera longue et il se peut même qu’elle se termine dans l’impasse» a-t-il ajouté.
A la question liée aux pressions régionales exercées sur l’opposition syrienne pour faire des concessions sur l’avenir d’Assad au pouvoir, M.Ford a répondu que « ceci constitue un aveu que la situation militaire est en faveur d’Assad, de l’Iran et de la Russie ».
D’après lui, «la Syrie n’acceptera pas des administrations locales ou décentralisées, malgré les propos russes ayant trait à ce sujet.»
« Le régime syrien néglige les zones de désescalade russes là où il possède une supériorité militaire ». Selon lui dans deux ou quatres années il va reprendre Idleb et Deraa. Mais il n’acceptera jamais le contrôle d’autres gouvernements, locaux ou étrangers, dans ces régions .
S’agissant d’Israël et de ses angoisses à cause de la présence iranienne en Syrie, M.Ford a souligné que cette inquiétude croîssait pour deux causes essentielles :
« la première étant la présence de dizaines de milliers de combattants, partisans de l’Iran, qui ne rentreront pas chez eyx et qui, en cas de guerre entre Hezbollah et Israël, nombreux parmi eux vont soutenir Hezbollah… Et la seconde raison, elle se rapporte à la présence de la force aérienne russe en Syrie d’une part, et à l’expansion du Hezbollah à proximité de la frontière de l’autre », a-t-il précisé.
Les israéliens volaient librement au dessus de la Syrie, alors que maintenant la situation est différente, a-t-il observé.
Interrogé sur le rôle des Kurdes, il a réitéré une nouvelle fois que les Etats-Unis n’utiliseront jamais leurs forces pour les défendre en cas d’offensive iranienne ou syrienne contre eux.
Finalement, et dans le cadre de la reprise des relations européennes avec Damas il a dit: «les Européens feront ce qui sert leurs intérêts. Peut-être ils les trouveront dans la coopération sécuritaire. Ce qui nécessite l’ouverture de leur ambassade à Damas. Mais sur le plan politique, certaines difficultés subsisteront.»