Le jeune Libanais Nacif Élias, qui représentait une véritable chance de médaille pour le pays du Cèdre dans la discipline du judo, a échoué hier lors du premier tour de la compétition olympique, exclu sur décision arbitrale pour avoir donné un coup de coude jugé irrégulier à l’Argentin Emmanuel Lucenti, un adversaire pourtant largement à sa portée.
Élias, qui avait remporté coup sur coup l’hiver dernier l’open de Lima, dans la capitale péruvienne, et l’open panaméricain de Buenos Aires (Argentine), se présentait comme l’un des favoris pour la médaille d’or dans la catégorie des – 81 kilogrammes et constituait l’ultime chance réelle de podium pour le Liban, surtout après l’élimination précoce de Ray Bassil dans le concours de tir lors de la deuxième journée des Jeux olympiques de Rio.
Mais hélas pour lui, le comité arbitral n’a pas été tendre avec Élias, estimant, après avoir visionné à maintes reprises la vidéo de l’action, que le coup de coude était intentionnel et risquait donc de blesser sérieusement son adversaire, qui, soit dit en passant, en a rajouté pour tenter d’influencer le juge arbitre, ce qui a valu au Libanais une exclusion pure et simple, selon les lois (assez floues) du judo.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Nacif Élias, qui n’a apparemment pas digéré son exclusion, refusait de quitter le tatami et commençait à haranguer la foule, s’en prenant verbalement tour à tour à son adversaire, coupable selon lui de jouer la comédie, au président de la Fédération internationale de judo et aux organisateurs des JO. « J’ai été volé ! Ce n’est pas du judo ! » a-t-il hurlé devant les caméras. Un cirque qui a duré plus de trois minutes, poussant finalement les officiels à intervenir et obliger le Libanais à quitter manu militari l’enceinte olympique, lui interdisant même de s’adresser aux journalistes à la sortie du gymnase.
Ayant retrouvé ses esprits, le judoka a néanmoins été contraint de présenter ses excuses et de revenir sur le tatami en signe de repentance. Vêtu d’un kimono blanc, il a effectué les traditionnels saluts envers l’aire de combat et le dojo, recevant au passage l’ovation du public brésilien.
« J’accepte la décision de la Fédération internationale de judo, a commenté Nacif Élias. Je présente mes excuses aux supporteurs brésiliens et aux fans de judo dans le monde entier. Nous devons garder à cœur la philosophie de notre sport, ainsi que l’esprit olympique, mais j’espère qu’ils me comprennent. (…) Je demande pardon, ce n’était pas un comportement digne d’un athlète », a-t-il conclu.
Triste épilogue pour celui que l’on présentait comme le futur premier médaillé d’or libanais de l’histoire des Jeux olympiques.