Le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, élu lundi 13e président de la République lors d’une 46e séance électorale avec 83 voix sur 127, a prêté serment et donné son discours d’investiture au sein du Parlement en présence de tous les députés.
Durant son allocution, le général Aoun a affirmé vouloir renforcer l’armée libanaise et résoudre la crise des réfugiés syriens, promettant d’apporter transparence et réforme au sein des institutions étatiques et d’améliorer la situation économique et sociale du pays. Il a également affirmé vouloir préserver la neutralité du Liban vis-à-vis des conflits qui enflamment la région.
« Je jure au nom de Dieu de respecter la Constitution libanaise et de préserver l’indépendance et l’intégralité du territoire libanais », a déclaré le président Aoun, en début d’investiture.
« Je m’étais promis de me suffire du serment présidentiel si j’étais élu chef de l’Etat. (…) Mais le déséquilibre politique et la vacance à la présidence m’ont poussé à m’adresser au peuple libanais qui a toujours été au rendez-vous et qui a été un rempart (…). Celui qui s’adresse à vous aujourd’hui est le président que vous avez choisi, celui qui a lutté par le passé. (…), un président qui va assurer la stabilité à laquelle aspirent les Libanais », a déclaré Michel Aoun.
« Le premier pas vers la stabilité est celui de la stabilité politique, par le respect des lois, du Pacte national et de la Constitution. Dans ce contexte, il faut appliquer tout le Pacte national sans modifications », a-t-il ajouté.
« L’union nationale est primordiale »
Et de poursuivre : « Il faut voter une loi électorale qui assure une représentativité juste, avant la date des prochaines législatives » prévues en juin. « L’union nationale est primordiale et nous sommes conscients des défis qui nous attendent et auxquels nous devons faire face, en respectant l’autre et ses croyances. C’est de la sorte que nous empêchons la discorde. Le Liban qui traverse un champ de mines au milieu des flammes de la région, reste notre priorité et nous devons le garder à l’écart des conflits extérieurs (…) en adoptant une politique étrangère indépendante. Quant à la lutte contre Israël, nous ne ménagerons pas nos efforts ou notre résistance afin de libérer tout notre territoire de l’ennemi qui nous envie toujours pour nos ressources. Nous ferons face au terrorisme jusqu’à en venir à bout. Nous devons également assurer le retour rapide des réfugiés syriens, en tâchant que les campements ne se transforment en des îlots d’insécurité, et ce en coopération avec l’Onu. Il ne peut y avoir de solution en Syrie sans retour des déplacés syriens. (…) ».
Sur le plan interne, le président Aoun a estimé que « la stabilité sécuritaire se fait lorsqu’il y a coopération entre les services de sécurité et la Justice. Celle-ci doit être indépendante des pressions ». Et de souligner : « Renforcer l’armée sera ma priorité afin que l’institution puisse mettre un terme à toute menace contre notre territoire ».
Sur le plan social, économique, financier, environnemental et éducatif, le nouveau chef de l’Etat a estimé que « le pays passe par une crise, pour des raisons internes et externes. Nous devons adopter des réformes afin de changer cette donne, (…) car nous ne pouvons continuer sans un plan économique global. Et nous ne pouvons pas construire d’Etat sans société civile. Quant à la décentralisation administrative, elle doit être au centre de nos intérêts. Ces réformes sociales et économiques ne peuvent aboutir sans transparence, notamment en votant des lois anti-corruption pour renforcer le contrôle » du travail des institutions. Et de conclure : « Le Président doit être garant de la sécurité et de la sérénité ».