Le Premier ministre libanais avait annoncé sa démission le 4 novembre depuis l’Arabie saoudite, d’où il dénoncait la “mainmise” de l’Iran sur son pays.
Édouard Philippe a appelé mardi à ce que son ex-homologue libanais puisse rentrer au Liban. “L’enjeu est que M. Hariri puisse retourner librement dans son pays pour clarifier sa situation conformément à la Constitution libanaise”, a déclaré le chef du gouvernement, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, expliquant que la démission de Saad Hariri, depuis l’Arabie saoudite, ouvrait “une période d’incertitude qu’il faut clore rapidement”. Répondant à une question de la présidente MoDem de la commission des Affaires étrangères Marielle de Sarnez, Édouard Philippe a assuré que la France portait “une attention toujours particulière au Liban”, un pays “qui, dans une région en guerre, reste à l’évidence un modèle de diversité qu’il faut absolument préserver”.
“Face à cette situation, la France agit pour que les partis libanais, tous ceux qui exercent une influence au Liban, s’engagent pour que la situation revienne au plus vite à la normale”, a-t-il ajouté. Selon lui, “il est également important que tous les partis libanais s’engagent à respecter la paix civile, à maintenir le Liban à l’écart des crises régionales et à éviter les ingérences. C’est indispensable pour le bien du Liban, c’est indispensable pour le bien de toutes ses communautés”. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian doit se rendre en Arabie saoudite “dès demain” et “examinera avec les autorités saoudiennes les moyens de sortir de la situation actuelle”, a rappelé Édouard Philippe, assurant que “nous prenons et nous allons prendre les initiatives nécessaires pour que le Liban reçoive tout le soutien international qu’il mérite”. Le Premier ministre a aussi rappelé que le président Emmanuel Macron s’était entretenu à ce sujet avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, le 9 novembre à Riyad, et que l’ambassadeur de France en Arabie saoudite avait également “rendu visite au Premier ministre libanais à son domicile récemment”.
“Aucune interférence extérieure”
“Dans les jours à venir”. Saad Hariri pourrait retourner très bientôt au Liban selon la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini. Dans une déclaration ce mardi à Bruxelles elle a escompté un retour du Premier ministre démissionnaire libanais dans son pays. Federica Mogherini “lui et sa famille reviendront au Liban dans les jours à venir”, selon un communiqué de ses services publié à l’issue d’une rencontre avec le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil à Bruxelles. “Des contacts étroits se poursuivront également avec le Premier ministre Hariri via les canaux diplomatiques de l’UE”, ajoute le communiqué.
Au cours de l’entretien, Federica Mogherini a réitéré le soutien de l’Union européenne à “la stabilité, l’unité, l’intégrité et la souveraineté” du Liban, précise le communiqué. La démission surprise de Saad Hariri le 4 novembre depuis l’Arabie saoudite, d’où il a dénoncé la “mainmise” de l’Iran sur son pays, a précipité le pays du Cèdre dans une nouvelle crise, beaucoup s’interrogeant sur sa liberté de mouvement à Riyad. Saad Hariri a assuré dimanche qu’il allait rentrer “très bientôt” dans son pays, assurant être “libre” en Arabie saoudite. Lundi, Federica Mogherini avait souhaité qu’il n’y ait “aucune interférence extérieure” au Liban, sans toutefois désigner l’Iran ou l’Arabie saoudite.