La Sureté générale (SG) et le département des renseignements des forces de sécurité libanais ont réussi à démanteler une cellule terroriste dont les membres avaient reçu ordre de mener sept attentats au Liban pendant le mois de ramadan.
Ces éléments terroristes arrêtés, au nombre de sept, (un Yéménite, un Syrien et cinq Palestiniens) ont reçu des ordres du commandement central du groupe wahhabite Daech à Raqqa en Syrie.
Ils se préparaient à liquider des militaires et de membres de partis politiques libanais, à faire exploser un restaurant dans la Banlieue Sud de Beyrouth, et à lancer une attaque d’infiltration avec des kamikazes contre l’aéroport international de Beyrouth !
Les sept terroristes arrêtés ont reconnu qu’un officier de liaison de Daech à Raqqa les a chargés de ces sept missions.
Chose surprenante : le communiqué de la SG souligne que les personnes arrêtées agissent sous le commandement « du groupe terroriste en Syrie et en Afrique », révélant pour la première fois les liens entre des cellules terroristes actives au Liban et la branche africaine de Daech.
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’officier de liaison qui coordonne le projet terroriste réside dans le camp de réfugiés à Aïn el-Helwé. Il s’appelle Khaled Sayed.
C’est la première fois qu’une personne vivant dans le plus grand camp de réfugiés est chargée de préparer un attentat terroriste contre des cibles libanaises, négligeant les répercussions de ses actes sur le camp lui-même.
Comment les services sécuritaires ont-ils déjoué les attentats ?
Les aveux de trois détenus auprès de la Sureté générale ont été croisés avec le piratage d’un compte sur les médias sociaux d’un activiste dans les rangs de Daech.
Après une longue surveillance, un élément de la cellule terroriste a été arrêté à Saïda, et la SG l’a utilisé comme appât pour arrêter les autres membres de la cellule.
Le détenu est resté pendant un certain moment chez la SG tout en correspondant avec les autres éléments de la cellule et en receptionnat des ordres. Ses opérateurs ne savaient pas qu’il était en détention, et les services sécuritaires libanais ont pu ainsi arrêter deux terroristes dans un complexe résidentiel de quartier beyrouthin Tarik Jdidé.
D’après al-Akhbar, les détenus formaient deux cellules séparées, un officier de liaison assurant la coordination entre elles. La première cellule avait pour mission de frapper l’aéroport international de Beyrouth, alors que la deuxième visait un restaurant dans la Banlieue Sud de Beyrouth.
Les terroristes arrêtés communiquaient avec leurs opérateurs depuis des régions libanaises, notamment dans les camps Aïn el-Helwé, Borj Barajneh et Chatila. Ils recevaient ainsi les ordres et les missions, qui comprenaient des attentats suicide, des attaques de plusieurs étapes qui font appel à divers moyens pour faire le plus grand nombre de victimes, des assassinats et des explosions.
Une ceinture explosive a été désamorcée après l’arrestation d’un terroriste. Sachant que les arrestations ont eu lieu sur plusieurs étapes.
Missions terroristes
Les missions dont les terroristes ont été chargés sont au nombre de sept :
– La prise d’assaut par quatre terroristes yéménites d’un secteur publique. Les services sécuritaires ont assuré qu’il s’agissait de l’aéroport international de Beyrouth. Les terroristes devaient au début jeter des grenades, puis activer leurs fusils d’assauts munis de silencieux, pour enfin faire exploser des ceintures explosives.
– La liquidation de militaires de l’armée et des forces de sécurité, et des personnes partisanes de certains partis politiques aux alentours des deux camps Chatila et Borj Barajneh. Une mission qui relevait du Palestinien Aboubakr al-Maqdessi à l’aide d’armes munies de silencieux.
– Le transfert de détonateurs du camp Aïn el-Helwé vers la région de Kola à Beyrouth pour mener des attaques à la bombe.
– Préparation de quatre charges explosives dans la maison du suspect (Kh. M.), des bombes contenant 3 kg du TNT. Chaque bombe sera ensuite reliée à un téléphone portable pour les téléguider à distance. L’une de ces bombes devait exploser à Tripoli, deux autres à Nabatiyeh, et la quatrième à Rihab dans la Banlieue sud de Beyrouth.
– La formation d’une cellule de partisans de Daech résidant à Beyrouth dans le but de mener des attaques et des explosions sur le sol libanais.
– Attentat kamikaze devant le domicile d’un dignitaire religieux vivant au Sud, pour le tuer à sa sortie de chez lui.
– Un attentat suicide qui devait être commis par Abou Saleh le Yéménite contre un restaurant dans la Banlieue Sud de Beyrouth ou contre une institution sociale ou encore contre un rassemblement au moment de l’Iftar. Celui-ci devait recevoir une ceinture explosive contenant 5 kg de TNT, fabriqué par le Palestinien (Kh. M.) dans le camp Aïn el-Helwé.
Ces suspects ne sont pas les seuls impliqués dans l’enfer qui se préparait pour le Liban. La SG générale n’a pas publié immédiatement de communiqué sur l’affaire, dans l’attente de l’arrestation de tous les membres des cellules terroristes. Surtout que deux des opérateurs des cellules sont hors Liban, alors que trois Yéménites exécutifs devaient se rendre au Liban mais ils ne l’ont pas fait après ces arrestations