Des dizaines de personnes ont manifesté samedi à Beyrouth devant le Parlement libanais contre les violences faites aux femmes, dénonçant l’inaction des autorités alors que huit femmes ont été tuées depuis début décembre.
La manifestation était organisée par plusieurs organisations de la société civile, notamment l’association féministe Kafa, qui réclame l’adoption de réformes législatives pour protéger les femmes contre les violences conjugales.
Des mannequins en bois rouge, représentant des silhouettes de femmes et sur lesquels était inscrit le nom d’une femme et les circonstances de son meurtre, ont été dressés au milieu de la place de l’Etoile, devant le Parlement, a constaté un correspondant de l’AFP.
“La colère n’est pas une excuse”, “Pas de funérailles avant la justice”, pouvait-on lire sur certaines des pancartes brandies par des manifestantes.
Depuis début décembre, huit femmes sont mortes au Liban, notamment une épouse tuée par balle par son mari lundi à Beyrouth.
Parmi les huit cas figurent notamment une adolescente de 15 ans qui s’est suicidée après un mariage précoce, ou encore la Britannique Rebecca Dykes, travaillant pour l’ambassade de son pays au Liban, étranglée par un chauffeur de taxi qui a tenté de la violer.
Pour l’année 2017, 17 cas au total ont été rapportés.
“L’une après l’autre, les femmes tombent, à cause de l’inaction des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires qui ne considèrent pas cette question comme une priorité”, selon un communiqué signé par plusieurs ONG participant à la manifestation.
En 2014, le Liban a adopté une loi qui, pour la première fois, punissait les violences domestiques grâce à une campagne sans précédent de la société civile après le meurtre de plusieurs femmes sous les coups de leurs maris.
Mais l’association Kafa réclame l’adoption d’une réforme de cette loi pour imposer des peines plus lourdes contre les violences conjugales et accélérer les procédures judiciaires dans ces affaires.
“On veut la justice. La justice pour Zahraa et toutes les filles. On veut que les criminels soient punis”, lâche Ali al-Qabbout, 50 ans, dont la fille a été tuée il y a plus d’un an par son ex-mari.