La jeune Franco-Libanaise Léa Moukanas, étudiante à Sciences Po Paris, préside depuis 2015 l’association Aïda pour la lutte contre les cancers pédiatriques.
L’aventure bénévole de Léa Moukanas débute en janvier 2015, alors qu’elle avait tout juste 15 ans. Créer une association caritative qui porte le prénom de sa grand-mère. Tel est le défi que s’était lancée l’adolescente pour rendre hommage à Aïda Younès Frangié, qui était très impliquée dans le monde associatif et qui a été emportée par une leucémie. L’association Aïda, basée en France et dirigée par la Léa Moukanas, vient en aide aux enfants et adolescents souffrant de cancer. « Aujourd’hui, un enfant sur 440 aura un cancer avant l’âge de 15 ans, et 4 000 jeunes de moins de 30 ans sont touchés tous les ans en France. Ces chiffres sont alarmants. Les trois missions principales de l’association Aïda sont les interventions à l’hôpital et à domicile auprès des enfants et des adolescents atteints de cancer, le financement de la recherche médicale spécifique aux cancers de l’enfant et la sensibilisation des jeunes à la maladie avec des interventions régulières dans les établissements scolaires et universitaires », explique la jeune présidente.
La jeunesse, un atout pour la vie associative
Depuis 2015, l’association Aïda, portée par la dynamique Léa Moukanas, ne cesse de se développer. « J’ai commencé à travailler seule, et aujourd’hui nous formons un conseil administratif de 15 bénévoles entourés de 300 autres sur le terrain dans toute la France. Quant au chiffre d’affaires, nous avons passé le cap des 200 000 euros collectés depuis le début de notre aventure », s’enthousiasme l’étudiante. Le travail au sein de l’association demande un engagement important, et la jeune présidente reconnaît qu’il a été parfois difficile de concilier entre ses études secondaires et son travail bénévole : « C’est une vie à 4 000 à l’heure, mais c’est la vie que j’ai choisie, que j’aime et qui me rend heureuse. Et puis j’ai la chance d’être bien entourée par mon équipe et nos bénévoles, mes parents, ma famille et mes amis qui sont un soutien de tous les jours. » Léa confie également que les gens sont souvent surpris de constater qu’elle préside une association alors qu’elle n’a que 18 ans. Aujourd’hui, la jeune Franco-libanaise est heureuse d’annoncer que l’association Aïda bénéficie de l’appui de bénévoles, d’entreprises, de médias et de nombre de personnalités. Selon Léa, le développement de l’association prouve que la jeunesse est prête à s’engager efficacement et qu’il faut lui faire confiance. « Je pense, ajoute-t-elle, que de plus en plus de jeunes ont la volonté de s’engager, et que cela leur permet de s’épanouir, de se découvrir sous d’autres aspects et de rencontrer plein d’autres gens ».
Des études au service de l’association
Après avoir fait ses études secondaires à l’Institut de la tour à Paris où elle a été soutenue par ses professeurs et ses camarades, Léa a été acceptée à la prestigieuse London School of Economics (LSE). Mais c’est à Sciences Po Paris qu’elle décide finalement de s’inscrire : « C’était mon premier choix : pour son emplacement d’abord, car c’est important pour moi de rester à Paris, mais également pour la diversité de l’enseignement qui y est proposé et la richesse de la vie associative », raconte l’étudiante. Satisfaite de son choix, elle espère poursuivre des études en santé publique pour travailler autour des lois relatives à la santé et, ajoute-t-elle, « je pense que Sciences Po est un excellent tremplin pour me permettre de le faire. Je sais que j’ai besoin de mes études pour l’association et avoir un objectif m’aide à avancer. »
Et Léa ne compte pas s’arrêter en si beau chemin. Les objectifs de l’association Aïda sont définis pour les 10 prochaines années et l’équipe promet de se donner tous les moyens de les atteindre. Pour les mois à venir, il est question de développer l’association à l’international, et plus précisément en Angleterre et aux États-Unis. « Je suis née au Liban et, à chaque fois que j’y retourne, je ne peux m’empêcher de penser à ma grand-mère. J’ai reçu une proposition de développement de l’association au Liban et nous allons voir si ce projet peut aboutir », raconte la présidente.
L’association Aïda prend de l’ampleur, et Léa Moukanas sait qu’elle doit redoubler d’efforts pour soutenir les malades et leurs familles et guider les bénévoles dans leur travail. « J’espère, conclut-elle, que j’aurai la chance de combiner mon avenir professionnel avec Aïda : en santé publique ou dans le privé. Une chose est sûre, je ne lâcherai pas l’association. » Intelligente, drôle et entière, la jeune femme, qui a le cœur sur la main, portera loin sans aucun doute sa mission.