Le ministère des Affaires sociales a entamé un recensement du nombre de réfugiés syriens se trouvant sur le sol libanais. C’est ce qu’a annoncé le ministre concerné, Rachid Derbas, qui a précisé que cette étude est exécutée selon les standards internationaux et dans le respect des lois en vigueur.
Le recensement servira à créer une banque de données et des documents d’identification pour chaque réfugié, sur lesquels sera inscrit son lieu de résidence. Notons que cette mesure a déjà suscité plusieurs contestations concernant son coût que les réfugiés devront assumer.
Près de 600 travailleurs sociaux ont été chargés d’exécuter cette étude pour le compte du ministère en collectant les informations par le biais d’un formulaire à remplir par chaque réfugié avec son nom, sa résidence d’origine en Syrie et son adresse actuelle au Liban.
À ce sujet, M. Derbas a précisé que ce recensement est placé sous le slogan suivant : « Il n’y a ni terre à vendre au Liban ni cartes d’identité ».
Par ailleurs, le Liban continue d’espérer que les promesses d’aides faites lors de la conférence de Londres, tenue en février dernier, par les pays donateurs pour examiner les aides à apporter aux réfugiés et aux pays d’accueil seront bientôt concrétisées. Le Premier ministre britannique, David Cameron, avait reconnu il y a quelque temps le retard mis par les pays donateurs à honorer leurs engagements. Ces derniers ont d’ailleurs l’intention d’œuvrer en vue de la création d’opportunités de travail qui devraient générer près de 10 milliards de dollars pour les réfugiés syriens au Liban et dans d’autres pays d’accueil afin de leur permettre de subvenir à leurs propres besoins en nourriture et soins médicaux. Les donateurs entendent également assurer la scolarisation de près d’un million d’écoliers syriens. Les responsables de ces pays essayent ainsi de convaincre leurs homologues libanais de l’idée que cette nouvelle dynamique d’investissement va indéniablement et progressivement profiter au Liban en attendant que le règlement politique en Syrie se mette en place.
De son côté, la Grande-Bretagne s’est engagée à mettre au clair en juillet prochain la situation concernant les promesses d’aides faites au Liban, notamment dès qu’elle parviendra à réunir les informations nécessaires auprès des pays donateurs après avoir sondé les intentions des soixante différents pays s’étant engagés à fournir ce soutien. C’est seulement alors que le Liban, qui se trouve dans l’incapacité de pourvoir aux besoins d’un nombre croissant de réfugiés, pourra être fixé à ce sujet.
À noter que la naissance annuelle de près de 50 à 75 000 enfants syriens, soit 250 000 depuis le début de la crise, est venue grossir les rangs de la population des déplacés, s’ajoutant à une population estimée à 1 200 000 selon les chiffres du HCR.
Ce flot de naissances incontrôlées soulève la question de l’identité et du sort de ces nouveau-nés que l’ambassade de Syrie au Liban refuse d’enregistrer.