“Il existe entre le Liban et l’Arabie saoudite “une histoire qui ne pourra pas être cassée, quoi qu’on s’efforce de faire”, affirme le chef du gouvernement.
Le Premier ministre, Saad Hariri, a inauguré mardi une avenue au nom du roi Salmane d’Arabie saoudite dans le secteur de Minet el-Hosn, à Beyrouth, affirmant dans un discours que “l’appartenance arabe du Liban prime sur tous les autres axes et équations” dans la région.
“Les Libanais et les Beyrouthins savent la position spéciale qu’occupe Beyrouth dans le cœur du roi saoudien”, a affirmé M. Hariri lors de la cérémonie qui a eu lieu devant l’hôtel Four Seasons, sur le front de mer, et à laquelle étaient présents plusieurs responsables politiques libanais, notamment le leader druze Walid Joumblatt, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, l’ancien Premier ministre Tammam Salam et un représentant du président Michel Aoun, son conseiller Elias Bou Saab.
Saad Hariri a affirmé qu’il existe entre le Liban et l’Arabie saoudite “une histoire qui ne pourra pas être cassée, quoi qu’on s’efforce de faire”. “L’appartenance arabe du Liban prime sur toutes les allégeances, tous les axes et toutes les équations”, a-t-il ajouté, en allusion au Hezbollah, dont le parrain iranien s’oppose au royaume saoudien pour l’influence sur la région.
Le chef du gouvernement a souligné que rencontrer le roi Salmane était comme de “s’asseoir avec un expert de l’histoire du Liban”. “L’Arabie saoudite a écrit des pages glorieuses de l’histoire du soutien au Liban, c’est notamment sous sa houlette qu’ont eu lieu l’accord de Taëf et la fin de la tragédie libanaise” qu’était la guerre civile (1975-1990), a-t-il souligné. “Le Liban s’est réuni aujourd’hui pour célébrer le nom de Salmane Ben Abdel Aziz et l’élever sur son front de mer”, a-t-il ajouté.
“Des relations solides comme le cèdre”
De son côté, le chargé d’affaires saoudien à Beyrouth, Walid Boukhari, a affirmé dans un discours que son pays continuera de veiller “à la paix, la sécurité, la stabilité et la protection du Liban et de son unité nationale”. “Nous saluons les efforts du chef de l’Etat libanais, Michel Aoun, du chef du Parlement, Nabih Berry, et du Premier ministre dans la lutte contre les difficultés” auxquelles a dû faire face le pays, a-t-il poursuivi. Il a déclaré que “les relations saoudo-libanaises sont solides et perdureront comme le cèdre enraciné”.
Plus tôt dans la journée, M. Boukhari s’était rendu à Bkerké pour un entretien “protocolaire” avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, alors qu’il multiplie ces derniers jours les entretiens avec les responsables libanais, et qu’il s’était rendu vendredi à Baalbeck, dans la Békaa, dans le fief du Hezbollah. Certains, notamment dans l’orbite du parti chiite, dénoncent une ingérence de Riyad dans les affaires intérieures libanaises.
Le leader druze, Walid Joumblatt, a de son côté affirmé que “le roi Salmane a une longue histoire avec les relations entre les deux pays”. “Ouvrons une nouvelle page dans les relations avec l’Arabie saoudite”, a-t-il répondu à une question concernant ses liens avec le royaume.
Prenant à son tour la parole, le mohafez (gouverneur) de Beyrouth, Ziad Chbib, a affirmé que les célébrations en l’honneur de l’Arabie saoudite “expriment l’histoire des relations profondes, fraternelles et excellentes” entre les deux pays. Il a, comme les autres intervenants, souligné “le soutien” saoudien “à l’Etat et au peuple libanais”. “Nommer un boulevard situé sur la rive orientale de la mer Méditerranée en hommage au roi Salmane est un message concernant l’arabité profonde de Beyrouth, qui a, dans son histoire moderne, toujours été un phare de la pensée arabe”.