Un analyste militaire qui suit les événements de près a déclaré que Daraya, où demeurait jusqu’hier le quart des groupes armés l’ayant envahie depuis quatre ans avant d’annoncer leur reddition totale contre leur transport vers Idleb, est une ville clé dans la guerre par procuration menée contre la Syrie.
Il a ajouté que l’embrasement du front de Hassaka à l’autre bout du pays, ordonné par les États-Unis, était leur dernière cartouche pour protéger les milices armées anti-gouvernementales retranchées dans cette ville, car cela supposait que les unités d’élite de la 4ème division de l’Armée syrienne cessent leur combat à Daraya pour se diriger vers Hassaka.
Toujours selon cet analyste, l’importance stratégique de Daraya est qu’elle est contigüe à l’aéroport militaire de Mazzé, situé à l’entrée ouest de Damas, et que la zone occupée par les milices anti-gouvernementales s’étendait jusqu’à l’entrée du quartier Al-Baramika, tout près du cœur de Damas et des bâtiments des institutions étatiques, dont celui de la Présidence et du gouvernement central.
Par conséquent, si le Haut commandement de l’Armée syrienne était tombé dans le panneau en dépêchant la 4ème division vers le front nord, cela aurait entraîné un basculement significatif de plusieurs fronts, tels ceux de Jobar, de Khan al-Cheikh, de Moadamieh, du camp de Yarmouk, l’effet domino pouvant atteindre les régions de la Ghouta, puis Douma, Quneitra, Daraa et d’autres régions aux frontières avec la Jordanie et l’Irak.
En effet, c’est depuis environ quatre ans que Daraya était devenue le bastion fixe des groupes armés menaçant et attaquant à plusieurs reprises la capitale syrienne et, par la même occasion, le sujet central des préoccupations altruistes de l’envoyé onusien, Stafan de Mistura, et le baromètre de la guerre d’usure menée contre la Syrie pour tous les ambassadeurs internationaux chargés de suivre les dossiers politiques et militaires de la Syrie, avec l’espoir de déceler le moindre signe de faiblesse de l’État syrien.
Tous les observateurs savent que la résolution des poches de groupes armés dispersées dans Damas et ses environs bénéficierait à l’Armée syrienne en libérant une dizaine de milliers de ses soldats répartis sur une vingtaine de fronts, mais que tant que Daraya restait aux mains des groupes armés anti-gouvernementaux, les victoires de l’Armée syrienne resteraient limitées. D’où l’afflux incessant d’armes légères et lourdes acheminées aux milices armées, doublé d’une campagne médiatique mensongère jusqu’aujourd’hui.
Mais, aujourd’hui, Daraya est revenue dans le giron de l’État. C’est de Daraya que sont partis les armes et les prétendus révolutionnaires armés à l’assaut de Damas [Daraa ayant été le point de départ du grand mensonge de la prétendue révolution syrienne, NdT]. C’est donc de Daraya que partira l’étincelle libératrice des fronts du nord de la Syrie, et notamment d’Alep.
Les Forces syriennes qui ont libéré Daraya peuvent être fières de cet exploit qui n’est que le début du compte à rebours pour tous ceux qui ont infligé tant de souffrances à la Syrie. Voyant leurs « révolutionnaires armés modérés » tomber l’un après l’autre, leurs médias nous racontent qu’à Daraya, ils n’avaient rien à voir avec le Front al-Nosra, mais avec l’« Armée Syrienne Libre ».
Ils font mine d’ignorer que l’invasion turque à « Jarablus » a définitivement torpillé cette appellation mensongère [*] partagée par les Saoudiens, les Turcs, Al-Qaïda et les USA toujours derrière eux. Ils font mine d’ignorer que c’est plutôt leur capitale qui est tombée, hier, à Daraya.
[*] D’après nombre de sources locales, les groupes armés qui ont remplacé Daech à Jarablus, sous la bannière turque et sans bataille, ne font pas partie de la nébuleuse ASL. Il s’agit plus précisément de trois factions inféodées aux Frères Musulmans : Faylak al-Rahman, Liwa’ Nour el-dine al-zenki et Liwa’ al-sultan Mourad. Trois factions constituant la colonne vertébrale de Jaïch al-Fatah ou « Armée de la conquête ». À suivre