Dans le cadre d’une tournée au Liban-Sud, le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, est arrivé dimanche matin à Saïda où il a entamé ses entretiens par une rencontre avec le mufti de la ville, le cheikh Salim Soussan.
“Saïda supporte ce que personne ne peut supporter en raison des réfugiés palestiniens, une situation que lui fait porter la communauté internationale, qui n’a toujours pas réussi à trouver une solution à cette crise”, a déclaré M. Bassil. Et le ministre de poursuivre : “Nous sommes destinés à vivre ensemble et à développer les moyens du vivre-ensemble”.
De son côté, le mufti Soussan a souhaité la bienvenue au chef de la diplomatie dans “une ville qui a parié sur la justice et la modération et qui a rejeté l’extrémisme et le terrorisme”. “Saïda reste toujours attachée à l’État fort et juste, au sein duquel tous les citoyens sont égaux, a-t-il ajouté. Cette ville rejette la discorde confessionnelle et tient à l’unité du Liban, un pays arabe, libre, souverain et indépendant”.
Gebran Bassil s’est ensuite rendu à la municipalité de Saïda avant de poursuivre sa tournée dans la région. Sa visite intervient au lendemain d’un regain de tension dans le camp de réfugiés palestinien de Aïn el-Héloué, à Saïda, où des affrontements opposant vendredi et samedi des combattants du mouvement Fateh à des éléments du groupuscule islamiste Jund el-Cham ont fait 3 morts et plusieurs blessés.
Aïn el-Héloué est le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban. L’armée libanaise, aux termes d’un accord très ancien, n’y entre jamais et la sécurité est assurée par les factions palestiniennes.
Plus tard dans la journée, à l’occasion d’une visite au village de Maghdouché, M. Bassil a estimé que “le premier grand changement attendu du nouveau régime est une nouvelle loi électorale qui représente la volonté du vivre-ensemble”. “Que celui qui rejette la loi de 1960 en vigueur et la prorogation du mandat du Parlement choisisse entre les propositions de loi sur la table”, a-t-il lancé.
Le chef du Courant patriotique libre avait proposé il y a quelques jours un projet de loi qui allie les modes de scrutin majoritaire et proportionnel.
Les formations politiques ont jusqu’à présent échoué à s’accorder sur une nouvelle loi électorale. La législation actuelle prévoit un mode majoritaire plurinominal, officiellement critiqué par la plupart des partis. Les propositions sur la table sont la proportionnelle intégrale, ou le mode de scrutin mixte, sous différentes moutures.