« Notre rêve en 2016 est le même qu’en 1990 et en 2005. Notre rêve est celui d’édifier une nation », a déclaré hier le chef du CPL, Gebran Bassil.
Le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, a estimé hier que la reconstruction du pays est tributaire du respect du pacte national, lors d’un discours prononcé à l’occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date du coup de force syrien qui avait abouti à son départ du palais de Baabda.
Des partisans du Courant patriotique libre ont afflué hier matin de toutes les régions libanaises vers le palais présidentiel à Baabda, où s’est tenu un rassemblement à l’occasion de la commémoration du 13 octobre 1990. Les manifestants s’attendaient à voir durant le meeting le général Aoun, mais ce dernier s’est absenté de la commémoration et s’est adressé à ses partisans via une retransmission télévisée.
« Le premier pas vers la construction d’un pays réside dans le respect de la Constitution, du pacte national et des lois, ainsi que dans la participation égale de toutes les confessions, a dit M. Aoun. La construction d’un pays se fait à travers une loi électorale juste qui assure la bonne représentation des composantes du pays. » Et le leader maronite d’ajouter : « La construction d’un pays et des institutions doit se faire à travers l’indépendance de la justice. »
« Le sang de nos martyrs restera notre phare et la voix de la raison qui nous commande de continuer ce qu’ils ont commencé, a déclaré M. Aoun. Le sang de nos martyrs nous empêchera de nous arrêter jusqu’à ce que se réalise le rêve. Nos martyrs ont combattu pour la liberté du Liban, sa dignité et son indépendance, a-t-il poursuivi. Leur rêve d’un État avec des institutions et une économie florissante est votre rêve à tous, a affirmé le général Aoun. Nous ne nous arrêterons pas avant la réalisation de ces rêves. »
Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a également prononcé un discours dans lequel il a appelé au respect du pacte national. « Le Liban sans pacte national n’est pas une patrie. Notre rêve doit se réaliser et sa réalisation requiert du travail. Notre présence aujourd’hui fait partie de ce travail », a-t-il dit. « Notre rêve en 2016 est le même qu’en 1990 et en 2005. Notre rêve est celui d’édifier une nation », a ajouté M. Bassil.
« Nous sommes rassemblés aujourd’hui, fidèles à la mémoire de ceux qui sont morts pour la patrie et nous sommes vivants grâce à leur martyre, a déclaré aussi le ministre des Affaires étrangères. Notre rêve aujourd’hui est de nettoyer la patrie, non pas des déchets, mais de la corruption… Notre rêve est de voir Michel Aoun debout à la fenêtre du palais présidentiel saluant, entouré des leaders, le peuple libanais. »
« Notre rêve est celui d’un pays qui possède une identité, un patrimoine et une culture, un pays qui n’échange pas sa population pour des déplacés ou des réfugiés… Notre rêve est d’avoir de l’électricité, de l’eau, du pétrole, des transports publics, des télécoms, une Sécurité sociale et des services », a-t-il encore poursuivi.
« L’accord avec Hariri a été conclu »
Gebran Bassil avait rejoint les partisans de son parti rassemblés dès samedi soir à Baabda, affirmant que cette commémoration est organisée « en mémoire des martyrs et n’a rien à voir avec la présidentielle », mais les propos sur la présidentielle et l’éventuelle élection de Michel Aoun à la magistrature suprême prédominaient dans les commentaires des responsables aounistes.
« Nous espérons que le pacte national se réalisera et que nous verrons le général Aoun, le 31 octobre (date de la prochaine séance pour l’élection présidentielle), au palais du peuple (présidentiel) », a déclaré le député Walid Khoury à la chaîne OTV. « Nous avons énormément avancé sur la question de l’élection présidentielle et bientôt cessera l’hémorragie dont souffre le Liban », a de son côté affirmé le député Farid Élias el-Khazen. Interrogé par la chaîne LBCI, l’ancien ministre Fady Abboud a estimé que « M. Aoun bénéficie, depuis longtemps, du plus large appui populaire pour la présidence ».
Ces déclarations interviennent au lendemain de celle du ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, qui a affirmé que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui soutient en principe le leader des Marada, Sleiman Frangié, apportera son appui à la candidature de Michel Aoun. Dans une déclaration rapportée par la LBCI hier, M. Bou Saab a réaffirmé que « l’accord avec M. Hariri a été conclu ». « Nous sommes aujourd’hui au plus proche de la réalisation d’un partenariat avec toutes les parties du pays et il n’y aura pas de retour en arrière », a-t-il ajouté