L’ambassadeur de la Russie au Liban, Alexandre Zaspekin est convaincu que « les sanctions américaines contre le Liban ne réaliseront pas leurs objectifs » soulignant que « l’équilibre de la terreur entre le Hezbollah et Israël empêche la guerre malgré les menaces » a rapporté le quotidien libanais alAkhbar.
Pour Zaspekin, « les sanctions américaines contre le Hezbollah et l’escalade contre l’Iran mettent le Liban dans l’œil de la tempête. Toutefois, l’ambassadeur russe est convaincu que les sanctions ne pourront pas vaincre le Hezbollah ni le forcer à changer de position politique ».
Il a indiqué que « la Russie souffre des sanctions, mais cette pression ne l’a pas obligée à changer ses positions encore moins ses principes. Au contraire, nous sommes de plus en plus déterminés à les affronter ».
M. Zaspekin estime que « les sanctions ne visent pas uniquement le Hezbollah, mais l’ensemble du peuple libanais ». Pour les affronter, » la solution réside dans l’unité interne du Liban, tant sur le plan politique que sur le terrain, parce que ces sanctions ont pour but de diviser les Libanais, et donc la solution réside dans l’unité du pays ».
Il a indiqué que « les forces politiques au Liban ne comptent pas exploiter cette escalade de la part des Américains. Nous sommes confiants que cette pression n’aboutira à rien ».
Pour ce qui est de la menace d’une guerre israélienne contre le Liban, M. Zaspekin a expliqué, en se basant sur ses propres informations que « cette escalade, ces menaces de guerre sont accompagnées par des négociations dans la région. D’ailleurs, l’équilibre de la terreur entre Israël et le Hezbollah empêche la guerre d’une manière ou d’une autre. Il y aura des pertes de part et d’autre en cas de guerre et tout le monde devra rendre des comptes ».
Concernant la situation en Syrie, l’ambassadeur russe est très satisfait de la situation militaire et politique sur le territoire syrien. Selon ses informations, les USA misent encore sur les groupes terroristes sauf que l’évolution des événements ne sert pas leurs intérêts, car elle reflète une grande victoire pour la Syrie, la Russie et leurs alliés sur les forces du terrorisme ».
Au sujet de la visite du roi Salman à Moscou, le diplomate russe estime que « cette visite a deux aspects: la première concerne les relations économiques et commerciales entre les deux parties, la seconde ramène au rôle de l’Arabie saoudite en Syrie et dans la région ».
Il a ajouté que »lors de sa visite à Moscou, le roi d’Arabie Saoudite a clarifié les positions du Royaume: il soutient Astana et la solution politique à la crise syrienne, de plus le départ du président Bachar al-Assad n’est plus une priorité ».
Cela dit, »le seul problème de l’Arabie saoudite est l’Iran », selon le diplomate russe . « Car, l’Arabie saoudite réclame la fin de l’expansion iranienne et le retrait de l’Iran de la Syrie ».
En ce qui concerne la Russie, « la guerre contre le terrorisme se poursuit toujours en Syrie, l’Iran est l’allié de la Syrie et la soutient dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont chassé la Syrie de la Ligue arabe et ont tenté de renverser le régime. Dès lors, qu’attendent-ils d’Assad, sinon que de soutenir ses alliés en Russie et en Iran? Nous coopérons militairement avec l’armée syrienne depuis le siècle dernier. Pensaient-ils que nous puissions abandonner la Syrie? Suite au terrorisme qui a plongé ce pays dans le chaos, ce soutien s’est considérablement renforcé ».
M. Zaspekin a noté que « l’escalade américaine ne se limite pas aux frontières de l’Iran, mais se s’étend jusqu’aux Balkans avec la crise des ambassades entre la Russie et l’Ukraine « .
Et de poursuivre : »Le gouvernement de Kiev tente d’occuper la frontière orientale avec la Russie pour bloquer nos alliés. C’est un gouvernement nazi. Ils tuent des gens et les chassent de leurs maisons. La Russie et l’Ukraine ont toujours été un seul peuple, mais les USA ont réussi à convaincre certains Ukrainiens de s’opposer à la Russie ».
En conclusion, l’ambassadeur de Russie a dit appréhender que « ce conflit et d’autres n’aient un impact négatif sur les Balkans. Comme lorsqu’ils ont créé l’entité du Kosovo, sans régler les causes de la tension ».