Le Liban est connu dans plusieurs domaines d’affaires. Il a été le point de mire régional à plus d’un niveau. Cependant, les années de guerre et l’ascension fulgurante de certains pays du Golfe ont limité son rôle.
Le secteur bancaire libanais est de loin le plus florissant au Liban outre sa contribution à la stabilité monétaire du pays. Celle-ci est rendue plus facile grâce aux décisions prises par la Banque du Liban et aux prêts et liquidités en devises que les banques commerciales mettent à la disposition du marché pour couvrir les besoins de l’Etat.
Durant les événements qui ont frappé le pays, le secteur bancaire a su sauvegarder sa crédibilité et sa transparence. Il a réussi à conserver la confiance de tout le monde, y compris les belligérants. Aujourd’hui, ce secteur est la garantie de la stabilité monétaire et de l’équilibre dont le Liban jouit en dépit de tout.
Tourisme
Avec le secteur bancaire, celui du tourisme a toujours été le point fort du Liban. Entre les loisirs de l’été et les sports d’hiver, les secteurs hôteliers et estivaux ont connu et connaissent un certain essor. En 2004, grâce au dynamisme du secteur privé, le pays avait connu une saison de tourisme record, mais les événements de 2005 ont eu un effet catastrophique sur le secteur qui a connu ces dernières années, du fait d’une situation sécuritaire perturbée, un freinage des investissements dans ce domaine.
Le Liban, destination de villégiature de la région, a son histoire. On raconte que les Phéniciens et les Romains aimaient passer l’été à Afqa et Beit Méry. Puis ce fut au tour de Broummana et Aley à l’époque ottomane. Quatre hôtels, haut de gamme, accueillaient les Européens et les notables égyptiens et syriens dans les stations de montagne de Bcharré, Aley, Jezzine et Baalbeck. D’autres établissements sont répertoriés à Broummana, Beyrouth, Tripoli et Zahlé.
La Seconde Guerre mondiale a stoppé net toute l’activité touristique. Le début des années cinquante est marqué d’un nouveau coup d’envoi. En 1972, le pays occupait la première place dans les destinations touristiques de la région. 1974 fut l’année la meilleure et la plus riche.
Avec le début de la guerre civile en 1975, c’est le secteur touristique qui est le premier atteint. Il en souffrira pendant des années avant de récupérer son rôle. En 2010, il retrouve les chiffres de 1974, mais ce répit est de courte durée. En 2011, avec la crise en Syrie et le flux incessant de réfugiés syriens, ainsi que des événements ultérieurs, le nombre de touristes se fait rare, et seul le tourisme interne connaît un certain essor. L’activité hôtelière accuse un coup. Mais les pertes du début de l’année sont compensées par de bons résultats obtenus vers la fin de l’été. Cependant, le cercle infernal reprend dès les premiers mois de 2016 avec la décision des pays du Golfe d’interdire à leurs ressortissants de venir au Liban, après la crise avec l’Arabie saoudite et sa décision de geler les dons faits au Liban.
La capitale compte, à elle seule, 200 établissements sur les 588 dispersés dans tout le pays dont 250 au Mont-Liban, soit autour de 80% du parc hôtelier total. Seize nouveaux hôtels sont prévus dans Beyrouth. Le secteur est détenu en grande partie par des Libanais. Les étrangers sont moins enclins à investir au Liban, compte tenu de son instabilité.
En marge des grands hôtels, les stations balnéaires et les stations de sport d’hiver constituent un secteur d’affaires florissant. Cependant, les sports d’hiver obéissent aux aléas du temps. Durant deux années, la saison de ski a été relativement très courte, et le secteur en a subi les conséquences. En 2014 et début 2015, la saison est jugée très bonne. Les tempêtes qui ont enneigé les pics du pays ont été accueillies avec enthousiasme par les Libanais amateurs de ski. Certains touristes se sont aventurés sur les monts, mais leur nombre est resté restreint. Le ski au Liban est populaire, depuis les années 30, et le devint de plus en plus avec les premières remontées mécaniques aux Cèdres dans les années 50. En 2016, la saison de ski est presque nulle. L’arrivée assez tôt des vagues de chaleur a eu son effet sur une saison qui fut des plus courtes.
Restauration
Le secteur de la restauration est aussi l’un des plus performants. Il continue de prouver sa résilience. La chaîne américaine CNN n’a-t-elle pas consacré le Liban comme meilleure destination pour y prendre le petit-déjeuner? Et le guide Lonely Planet l’a classé dans le top 10 des meilleures destinations gastronomiques.
L’industrie de la restauration a enregistré une croissance étonnante au cours des dernières années. Le secteur a atteint 25 milliards de dollars en 2012. Cependant, le nombre restreint des touristes a influé négativement sur le secteur. Entre 2006 et 2010, l’augmentation annuelle du nombre de touristes connaissait une croissance de 14% du chiffre d’affaires du secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Autre point non négligeable se situe dans les franchises au niveau de la restauration. Ainsi, si Beyrouth est devenue une plaque tournante pour les marques de luxe, dans la mesure où la majorité des grandes enseignes internationales y sont présentes, une trentaine de marques libanaises, notamment dans la restauration, ont vu leurs concepts se franchiser à leur tour.
Immobilier
Après les banques, le tourisme et la restauration, l’immobilier est l’un des secteurs les plus actifs et les plus attractifs de l’économie libanaise. Depuis quelque temps, il connaît un certain calme, après l’ascension vertigineuse de 2008 malgré la crise économique mondiale. Selon les économistes, les prix de l’immobilier devraient chuter entre 10% et 30%, mais pas de retour au scénario des années 96-97.
Malgré la récession économique, le marché immobilier exhibe toujours des signes de bonne santé et garde une certaine stabilité. La demande demeure plus élevée que l’offre. Pourtant, le rythme de vente des terrains s’est décéléré. La clientèle étrangère a largement contribué à cette baisse. Elle représente en effet près de 40% de la demande immobilière. Or, vu la situation sécuritaire actuelle, elle a fléchi de 50% et 80%, alors que la demande de la clientèle locale, qui représente 60% du marché, a reculé de 20% à 30% surtout pour les appartements de luxe.
Alimentation
L’industrie alimentaire est l’un des rares secteurs au Liban à afficher d’importantes valeurs ajoutées. Selon un rapport du Syndicat des industriels de l’alimentaire au Liban, près de 20% de la consommation locale est produite au Liban.
Toujours selon le rapport, l’industrie alimentaire utilise des matières premières produites localement, et près de 150 firmes libanaises opèrent actuellement dans le secteur, auxquelles s’ajoute une centaine de petites entreprises.
Informatique
L’expérience libanaise dans le domaine de l’audiovisuel et de l’informatique est très appréciée par les pays de la région. Il y a plus de 150 sociétés libanaises opérant dans l’ensemble des branches du secteur.
Cette industrie a le potentiel pour devenir l’un des piliers de l’économie libanaise. Les services informatiques occupent le troisième poste au rang des exportations libanaises.
Audiovisuel
La richesse et la diversité du secteur audiovisuel libanais ne sont pas contestables. Les chiffres sont éloquents: 3,9 millions de foyers possèdent des TV, 26 chaînes satellitaires et une réception satellitaire dupliquée par le câble estimée à 94,5%.
Les secteurs d’affaires offrent un large éventail. Les Libanais ont toujours été présents à chaque nouveauté. La situation sécuritaire du pays n’a pas beaucoup aidé à sauvegarder leur essor, pourtant malgré tout, tel le phœnix, l’économie libanaise renaît toujours et relève tous les défis