Meilleure fleurettiste féminine en Asie chez les moins de 23 ans, l’escrimeuse libanaise Mona Shaito participera dans quelques jours à ses deuxièmes Jeux olympiques, après ceux de Londres en 2012.
Mona Shaito a validé son ticket pour Rio de Janeiro grâce à sa 43e place au tableau mondial de l’International Fencing Federation (FIE), un classement qui lui a permis de se qualifier directement pour les Jeux olympiques.
Si sa jeunesse et son manque d’expérience lui ont été fatals à Londres, avec une élimination précoce dès le deuxième tour de la compétition, au Brésil toutefois elle ne sera pas à prendre à la légère, même pour les trois premières mondiales que sont l’Italienne Arianna Errigo, la Russe Inna Deriglazova et l’Américaine Lee Kieffer.
«Les Jeux olympiques sont une compétition à part, bien plus effrayants que n’importe quel tournoi. Cependant les JO de Londres ont été un bon entrainement pour moi, ils m’ont permis d’engranger de l’expérience», a reconnu Mona Shaito à la chaine de télévision américaine NBC4i.
Un palmarès impressionnant
Désormais dotée d’un mental de fer, elle possède également un palmarès bien garni qui fait d’elle une escrimeuse redoutée par les plus grandes de sa discipline. Car depuis 2012, celui-ci s’est considérablement étoffé.
En 2013, elle décroche ainsi l’or aux Championnats d’Asie-Océanie d’escrime des moins de 23 ans, au Koweït. Une sacrée performance quand on sait que la Corée du Sud est une superpuissance de la discipline. L’année suivante, aux Philippines, elle monte sur la seconde marche du podium de l’épreuve continentale.
En 2015, Mona Shaito a entre autre glané l’or lors des championnats continentaux de la catégorie d’âge, qui ont eu lieu à Oulan-Bator, en Mongolie. La même année elle se classe troisième du Tournoi satellite international d’Ankara.
Qui est Mona Shaito ?
Actuellement étudiante en master au sein de l’Université d’Ohio State (Etats-Unis), la championne libanaise, qui fait également partie de la sélection universitaire américaine, a débuté sa carrière au plus haut niveau en 2012, quelques mois avant les Jeux olympiques de Londres.
Néanmoins, ses premiers combats elle les a livrés très tôt, puisqu’elle a débuté la pratique de la discipline dès son plus jeune âge après avoir été émerveillée par une scène du film américain A nous quatre (The parent trap), qui met en scène la rencontre loufoque de deux sœurs jumelles jusqu’ici séparées par le destin.
«J’ai commencé à jouer à l’escrime suite au film A nous quatre (The parent Trap). J’ai été fascinée par la scène où s’est déroulée le combat aux sabres, je trouvais cela impressionnant», se souvient Mona Shaito.
Le programme de Mona Shaito à Rio
Aux Jeux olympiques, les différents tournois d’escrime se font selon le système de l’élimination directe. Ainsi, dès son entrée en lice lors des 32e de finale, le mercredi 10 août à 13h30 (heure de Paris), Mona Shaito n’aura pas droit à l’erreur.
A noter que les 16e de finale, les 8e de finale, les quarts et les demi-finales seront disputés le même jour, tandis que le match pour la troisième place et la finale auront lieu le jeudi en fin de soirée.
Qu’est-ce que le Fleuret ?
Inventé au XVIIe siècle, à l’initiative du Français Charles Bernard, le fleuret est l’une des armes olympiques les plus anciennes. En effet, elle se trouvait déjà au programme des premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne, à Athènes (Grèce) en 1896. Qui plus est, la première arme féminine est le fleuret ; elle intègre le programme olympique aux JO d’été de Paris en 1924.
Le fleuret fait partie de la famille de l’escrime tout comme l’épée et le sabre. L’escrime est d’ailleurs l’une des seules disciplines où le français est la langue officielle en compétition internationale. La langue de Molière est ainsi obligatoire pour l’arbitrage: «En Garde ! Prêts ? Allez ! Halte ! …».
En ce qui concerne les règles du fleuret, la surface valable est matérialisée par le torse, le dos et les épaules, excluant donc les autres membres et la tête. Le fleurettiste dispose néanmoins de nombreux moyens de défense: avec son arme, ou en réalisant des esquives pour éviter la touche. Il peut aussi utiliser les retraites (action de reculer). Cependant le fleurettiste a l’avantage de pouvoir profiter de la règle de convention qui peut lui donner la priorité grâce à l’action de l’attaque.
Or qu’est-ce qui distingue le fleuret de l’épée et du sabre? Au fleuret, on doit toucher l’adversaire au tronc (buste, épaules, cou) pour que la touche soit valable. A l’épée, on peut toucher son adversaire sur tout le corps, chaussures et masque compris. Au sabre, on peut toucher son adversaire avec toutes les parties de sa lame : la pointe mais aussi le tranchant et le dos. Il faut toucher le haut du corps, au-dessus de la ceinture, masque et bras compris.
A noter que des lampes verte et rouge s’allument dès que la touche est portée. Les lampes témoignent de la validité de la position de la touche