Environ un millier de personnes, dont de nombreux étrangers installés à Paris, ont manifesté samedi dans la capitale contre le décret anti-immigration du président américain Donald Trump, temporairement bloqué depuis vendredi par un juge fédéral, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le cortège est parti peu avant 15H00 de la place du Trocadéro, haut-lieu touristique de la capitale, près de la Tour Eiffel, avant de se disperser au bout du Champ-de-Mars.
“Nous sommes là pour dire que nous n’acceptons pas la haine”, a expliqué Michael Jacobs, un Américain de 20 ans, co-organisateur de la marche, qui a rassemblé nombre de ses compatriotes ainsi que des Français et des étrangers de différentes nationalités.
“Trump doit partir”, “les réfugiés sont les bienvenus”, “le peuple uni, jamais divisé” étaient les slogans, scandés en anglais, les plus repris par les participants.
“Donald Trump est une menace, il est misogyne, narcissique, ses propos sont dangereux”, a estimé Emma Philipps, une Britannique de 28 ans, traductrice à Paris depuis cinq ans. “C’est comme le Brexit, ce n’est pas de la téléréalité, c’est la réalité !”, a-t-elle ajouté, inquiète.
Pour Anna Dory, étudiante française de 22 ans, “on assiste aux prémisses d’un gouvernement autoritaire. Ce retour en arrière est terrifiant”. Inquiète de la montée du Front national à l’approche de l’élection présidentielle, elle juge que la France “n’est à l’abri de rien”.
Vendredi, un juge fédéral de Seattle, James Robart, a bloqué l’application du décret. Son injonction est valable sur tout le territoire américain, le temps qu’une plainte déposée lundi par le ministre de la Justice de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, soit examinée.
La Maison Blanche a déjà promis de répliquer par une injonction d’urgence du ministre de la Justice pour faire appliquer le décret et annuler la décision du juge Robart.
Le décret, en vigueur depuis le 27 janvier, interdit l’entrée aux Etats-Unis pendant 90 jours aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane que l’administration de Donald Trump décrit comme des viviers terroristes : Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
François Hollande a appelé mercredi Donald Trump au “sens de la responsabilité”, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a estimé, lors d’une visite en Iran, que l’annulation du décret “serait le bon sens”.