Le tournage de quatre courts-métrages a commencé cette semaine à Beyrouth et dans plusieurs régions libanaises. Ces quatre films sont co-écrits et co- réalisés chacun par un tandem associant un directeur libanais à un confrère international.
Il traitent de la réalité libanaise, ou sont centrés sur les relations humaines et familiales. Ils seront donc projetés lors de l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, en mai prochain, dans le cadre du programme global “La Factory”. Ce programme a été lancé il y a cinq ans, il vise à encourager les jeunes réalisateurs des quatre coins du globe et mettre en valeur des cinématographies locales. Les sujets des quatre courts-métrages de Lebanon Factory n’ont pas encore été divulgués et ne le seront que peu de temps avant les premières projections à Cannes.
Mais leurs trames sont “inspirées de la réalité libanaise et traitent certains de ses aspects à travers des personnages forts, ou sont centrés sur les relations humaines et familiales en général”, selon un communiqué de La Factory. Ahmad Ghossein, Shirine Abou Shaqra, Mounia Akl et Rami Kodeih travaillent donc respectivement aux côtés de Lucie La Chimia, Manuel Almereyda Perrone, Neto Villalobos et Una Gunjak. Ahmad Ghossein, qui a obtenu en 2011 le prix du meilleur court-métrage au Festival de Doha Tribeca pour My father is still a communist, collabore avec la Française Lucie La Chimia, spécialisée dans l’animation.
Le tournage de leur court-métrage commun a débuté à Beyrouth, avec Saïd Serhan dans le rôle principal. L’équipe de la Libanaise Shirine Abou Shaqra et de l’Italo-suisse Manuel Almereyda Perrone tourne pour sa part avec l’artiste Ahmad Kaabour et Sami Hamdan. Abou Shaqra a fait des études de sciences politiques à l’Université Saint-Joseph avant de s’inscrire au Studio national des arts contemporains du Fresnoy, en France. Almereyda Perrone vient initialement du milieu du théâtre et a participé à la Filmmaker Academy du Festival du film de Locarno. Mounia Akl travaille quant à elle avec le Costaricain Ernesto (Neto) Villalobos. Le tournage a lieu à Ammiq dans la Békaa-Ouest avec Soraya Baghdadi, Georges Diab et Alexandra Kahwagi. Akl enseigne la réalisation et l’écriture de scénarios dans des universités et des instituts aux Etats-Unis.
Son dernier court-métrage, Submarine, a été projeté, entre autre, aux festivals de Cannes, Toronto, Hamptons et Dubaï. Villalobos a pour sa part vu son premier long-métrage, Por las Plumas, acclamé aux festivals de Toronto et San Sebastian. Rami Kodeih et la cinéaste bosnienne Una Gunjak ont choisi Bourj Hammoud et Nabaa pour tourner leur court-métrage avec l’acteur Elie Najm. Le premier court-métrage de Gunjak, The Chicken, a été projeté dans plusieurs festivals dont La Semaine de la Critique à Cannes en 2014 et Sundance en 2015. Il a obtenu 45 prix dont celui du meilleur court-métrage lors du Prix du meilleur court métrage des European Film Award en 2014. Kodeih a pour sa part obtenu le prix du meilleur documentaire au Beirut International Film Festival, en 2015, pour Wheels of War. Son court-métrage A Sheherazade Tale (2006) a été sélectionné à Clermont-Ferrand en 2008 et a obtenu le prix du Meilleur film arabe au Jordan Short Film Festival en 2007. Le tournage dans le cadre du Lebanon Factory devrait être clôturé le 10 mars. Viendra ensuite le travail sur le montage, jusqu’au 20, puis sur le son et l’étalonnage, jusqu’à la fin du mois. Les réalisateurs étrangers quitteront ensuite le Liban.
Les quatre courts-métrages, dont la durée sera de 12 à 15 minutes, seront projetés pour la première fois le 18 mai, lors de l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Les huit réalisateurs auront également l’occasion de présenter leurs premiers ou deuxièmes projets de longs-métrages aux producteurs et distributeurs présents à Cannes dans le cadre d’une plateforme de coproduction organisée spécialement pour eux. Dans son esprit pour mettre en valeur le jeune cinéma libanais, la société Abbout Productions coproduit les quatre films avec Dominique Welinski, initiatrice de La Factory, en association avec la Fondation Liban Cinéma, qui soutient le cinéma libanais au Liban et à l’étranger, en collaboration avec le ministère de la Culture, avec le support de la Banque du Liban et en partenariat avec IDAL, la Chambre du Commerce et de l’Agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban, TV5 Monde, Middle East Airlines, GroupMed, Medco, Ginger Beirut Productions, Platform Studios, Lucid, DB Studios, Hecat Studio, l’Institut des études scéniques et audiovisuelles de l’Université Saint-Joseph (Iesav) et Cineli digital. Avant le Liban, La Factory a eu lieu à Taïwan en 2013, dans les pays scandinaves en 2014, au Chili en 2015 et en Afrique du Sud en 2016