Les victoires militaires du régime syrien depuis cinq ans

Un soldat syrien faisant le signe de la victoire à bord d'un char dans le secteur de Hajar al-Aswad, près de Damas, le 14 mai 2018. AFP/SANA

Damas a multiplié les victoires face aux rebelles et jihadistes, grâce principalement à l’aide de la Russie, mais aussi de l’Iran et du Hezbollah.

De Qousseir à la Ghouta orientale, en passant par Alep, le régime syrien a multiplié les victoires face aux rebelles et jihadistes, grâce principalement à l’aide de la Russie, mais aussi de l’Iran et du Hezbollah.

Lundi, le régime a annoncé contrôler “totalement” Damas et ses environs, après avoir chassé le groupe Etat islamique (EI) de quartiers du sud de Damas et du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, son dernier réduit dans la capitale. Le 30 avril, des dizaines de jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, dominée par l’ex-branche syrienne d’el-Qaëda, avaient quitté ce camp pour rejoindre la province d’Idleb (nord-ouest).

Qousseir

En juin 2013, le régime et le Hezbollah prennent aux rebelles Qousseir (ouest), près de la frontière libanaise. Longtemps place forte rebelle, elle est stratégique car relie Damas au littoral.

La bataille de Qousseir accentue la tension confessionnelle déjà vive, le régime du président Bachar el-Assad étant dominé par la minorité alaouite, branche du chiisme, alors que les sunnites sont majoritaires en Syrie.

Salma/Rabia

En janvier 2016, les forces du régime appuyées par les frappes russes chassent les rebelles de leurs bastions de Salma et Rabia, dans la province de Lattaquié (ouest), berceau de la famille Assad.

La localité de Salma, tombée aux mains des rebelles en juillet 2012, était devenue le QG des rebelles islamistes et du Front al-Nosra.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des responsables militaires russes ont dirigé la bataille de Rabia.

Province de Deraa

En janvier 2016, les forces loyalistes, appuyées notamment par l’aviation russe, reprennent Cheikh Miskine (sud), près de la frontière jordanienne. Cette ville est un carrefour stratégique menant au nord à Damas et à l’est à Soueida, aux mains du régime.

En février, l’armée, soutenue par l’aviation russe, le Hezbollah et des miliciens, reprend Atmane, près de Deraa, chef-lieu de la province du même nom.

Alep

Le 22 décembre 2016, l’armée reprend la moitié d’Alep, deuxième ville de Syrie, qui lui échappait depuis juillet 2012, après une offensive dévastatrice et un siège impitoyable, qui ont abouti à l’évacuation de dizaines de milliers de résidents et d’insurgés vers des régions rebelles du Nord syrien.

C’est largement grâce aux bombardements russes que l’armée a pu reprendre le contrôle total d’Alep.

Palmyre

En mars 2017, le ministre russe de la Défense et l’armée syrienne annoncent la reprise de Palmyre.

La ville a changé de main plusieurs fois: conquise en mai 2015 par l’EI, elle a été reprise par le régime en mars 2016, avant de retomber aux mains des jihadistes en décembre.

Homs

Le 21 mai 2017, le régime met la main sur la totalité de Homs (centre), avec l’évacuation des rebelles du quartier de Waer, le dernier qu’ils contrôlaient.

Il reprend aussi le contrôle de trois importants quartiers rebelles de Damas: Barzé, Qaboune et Techrine.

Boukamal

Le 19 novembre 2017, l’armée et ses alliés chassent l’EI de Boukamal, dans la province pétrolière de Deir ez-Zor.

Avec la couverture aérienne russe, les forces loyalistes ont mené une offensive de plusieurs mois contre l’EI.

Ghouta orientale

Le 14 avril 2018, l’armée annonce avoir repris intégralement l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale, après l’évacuation des derniers insurgés de Douma.

Le pouvoir avait lancé en février une offensive pour reprendre cette région aux portes de Damas. La campagne a tué plus de 1.700 civils, selon l’OSDH.

Accablés par le déluge de feu, les différents groupes islamistes ont conclu des accords permettant leur évacuation ainsi que celle de civils qui le souhaitaient. Le départ des derniers combattants rebelles est intervenu le jour de frappes menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, qui accusent le régime d’avoir mené une attaque chimique présumée sur Douma.

Qalamoun

Le 25 avril, le régime prend le contrôle du Qalamoun oriental, au nord-est de la capitale.

Quelques milliers de combattants et leurs familles sont évacués de Rouhaiba, Jairoud et Nassiriya vers des territoires tenus par les insurgés dans le Nord.

Une semaine auparavant, les forces de sécurité étaient entrées à Doumeir, à une cinquantaine de km au nord-est de Damas, après l’évacuation des derniers rebelles.