Le roi saoudien reçoit Saad Hariri, après sa démission choc. Sabhane menace le Liban de nouveau

La télévision saoudienne al-Arabiyyat a diffusé ce lundi des images d’une rencontre qui a eu lieu entre le roi Salmane d’Arabie saoudite et le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri, 48 heures après son annonce de démission surprise depuis la capitale saoudienne Ryad.

Durant l’entretien, les deux hommes ont passé en revue « la situation au Liban » où la peur d’un nouveau chaos a été soulignée par les experts après cette démission, a rapporté l’agence officielle saoudienne SPA.

L’AFP a constate que l’agence SPA a qualifié M. Hariri « d’ancien Premier ministre », alors que sa démission n’a pas encore été acceptée par le président libanais Michel Aoun.

Considéré comme un protégé de l’Arabie saoudite, M. Hariri a annoncé samedi dans une déclaration télévisée et à la surprise générale sa démission en accusant le Hezbollah et l’Iran de « mainmise » sur le Liban et en disant craindre pour sa vie.

Pour ses réfractaires, les allégations de crainte pour sa vie ne sont qu’un prétexte pour prononcer sa démission depuis l’Arabie. ce qui constitue un comportement irrévérencieux à l’égard de la souverainté du Liban. Le chef de la Sécurité Générale libanaise le général Abbas Ibrahim a nié qu’il ait pu être menacé d’un attentat.
Par la suite, des bruits ont circulé sur de soi-disant mises en garde qui lui sont parvenues de la part de services de renseignements occidentaux.

Ces derniers jours, plusieurs rumeurs ont circulé au Liban sur le sort de M. Hariri surtout que son annonce a coïncidé avec une purge sans précédent en Arabie saoudite, où princes, ministres et hommes d’affaires ont été arrêtés dans une opération qualifiée d’anticorruption.
S’agissant de cette purge, elle est soupçonnée être motivée par la volonté du prince héritier Mohammad Ben Salmane de vouloir éliminer toute possible opposition à son intronisation à la succession de son père, laquelle semble avoir soulevé un mouvement de contestation au sein de la famille royale, surtout après le coup d’état dans lequel il a écarté le premier prince héritier Mohammad Ben Nayef.

Le Numéro un du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a accusé dimanche l’Arabie saoudite d’avoir contraint M. Hariri à la démission. Lui-même a fait part « d’inquiétudes légitimes » sur le sort de M. Hariri en demandant: « Est-il assigné à résidence? Va-t-on le laisser retourner (au Liban)? »

La démission de M. Hariri est intervenue en pleines tensions en raison de la campagne menée par l’Arabie saoudite contre l’Iran, qu’elle a sacré comme son ennemi numéro un, alors que ses efforts en vue de normaliser avec l’entité sioniste vont de l’avant.

L’Arabie saoudite est accusée de vouloir d’exercer une politique de mainmise totale sur toute la région arabe et pas seulement au Liban.

La date de retour pas encore fixée
Lors de la réunion ministérielle qu’il a présidée ce lundi, le président libanais a exigée une entière mobilisation des différents services juridiques et sécuritaires insistant sur la nécessité de coordonner entre ces différents appareils.
Selon le ministre libanais de Justice, le chef de l’Etat a dit que « la démission se doit d’être volontaire », pour être admise. Il a réaffirmé qu’aucune mesure ne serait prise avant qu’il ne rencontre M. Hariri face-à-face.

Cet après-midi, le ministre de l’intérieur libanais Nouhad al-Machnouk a tenu un point de presse, au terme d’une visite faite au mufti de la république. « La réunion de M. Hariri avec le roi Salmane est la preuve que tout va pour le mieux », a-t-il dit, Mais il a refusé de répondre aux questions des journalistes en disant qu’il faut attendre son retour.
La date de son retour n’a pas non plus été fixée. M. Machnouk s’est contenté de dire qu’il aura lieu les jours prochains.

tweet_sabhaneDans un nouveau tweet, le minisre saoudien pour les affaires du Golfe a de nouveau menacé le Liban: « Le Liban, après la démission ne sera plus comme celui d’avant. il n’est pas admis qu’il soit la plateforme du terrorisme vers nos Etats et il revient à ses dirigeants qu’il soit un Etat de terrorisme ou de paix », a écrit Thamer al-Nabhane, qui était présent lors de la réunion de M. Hariri avec le monarque saoudien, à côté du ministre des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir