Hussein Hajj Hassan souhaite un accord de libre-échange entre le Liban et l’Iran

En visite en Iran, le ministre de l’Industrie, Hussein Hajj Hassan, a annoncé vouloir négocier un accord de libre-échange entre le Liban et l’Iran. « Nous souhaiterions signer un accord de libre-échange avec l’Iran pour faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays », a indiqué Hussein Hajj Hassan.

Le montant des exportations libanaises vers l’Iran – composées à 80 % de produits issus de l’industrie chimique et électrique – reste en effet très bas : sous la barre des 10 millions de dollars en 2015, tandis que les importations iraniennes se sont élevées à 50,6 millions de dollars sur la même période, principalement des fruits et légumes.« Cet accord de libre-échange pourra permettre aux exportateurs libanais de bénéficier d’exonérations douanières », a-t-il ajouté, appelant de ses vœux la création d’un comité pour préciser les secteurs qui pourraient en bénéficier dans un premier temps. « Nous appelons aussi l’Iran à considérer le Liban comme le carrefour pour ses exportations vers l’Afrique et les pays arabes », a-t-il conclu.

Hussein Hajj Hassan a d’ailleurs affirmé qu’il n’y avait « aucun obstacle juridique » au développement des relations commerciales et des transfert bancaires entre le Liban et l’Iran, une référence aux sanctions américaines qui touchent toujours Téhéran ainsi qu’aux pressions subies depuis plusieurs mois par les banques libanaises pour fermer les comptes des entités ou des particuliers, supposés proches du Hezbollah.

Durant sa visite, le ministre libanais a également souhaité que le directeur de la Banque Centrale d’Iran, M. Seif, rencontre le plus rapidement possible son homologue libanais, Riad Salamé, à Beyrouth : un des premiers secteurs à bénéficier d’une ouverture du marché iranien pourrait ainsi être le secteur bancaire.
« M. Hajj Hassan et M. Seif ont préconisé la préparation d’un protocole d’accord entre les banques centrales des deux pays, qui inclurait la création d’une banque libano-iranienne, ou encore l’ouverture d’un compte de banque centrale iranienne au sein de la Banque du Liban (BDL), pour qu’elle puisse y effectuer des dépôts afin d’assurer une garantie aux investissements libanais en Iran », indique un communiqué du ministère de l’Industrie.  «  Nous espérons pouvoir bénéficier de l’expertise bancaire libanaise ainsi que de son expérience en matière de relations commerciales. En échange, l’Iran pourrait aider le Liban à développer son secteur industriel », a ainsi fait valoir Mohammed-Reza Nematzadé, ministre de l’Industries, des mines et du commerce du gouvernement iranien.