Hariri à Baabda prône le consensus pour la loi électorale

Le Premier ministre, Saad Hariri, s'est entretenu mardi au palais de Baabda avec le président de la République, Michel Aoun, au sujet de la loi électorale. Photo Dalati et Nohra

Aucune percée à la réunion de la commission présidée par le chef du gouvernement.
Le Premier ministre, Saad Hariri, s’est entretenu mardi au palais de Baabda avec le président de la République, Michel Aoun, au sujet de la loi électorale. A l’issue de la rencontre il a réaffirmé que les parties devaient tout faire pour se mettre d’accord sur une nouvelle loi.

“L’ambiance négative dans un pays ne permet pas d’élaborer une loi électorale, a déclaré M. Hariri. C’est l’ambiance positive qui permet l’élaboration d’une loi. Nous savons tous que personne ne veut le vide que ce soit le président Michel Aoun, (le chef du législatif), Nabih Berry ou moi-même. Nous devons aboutir à une loi électorale qui serve à toutes les parties”.

“Le citoyen libanais veut une loi électorale, il veut l’électricité, l’eau, des routes, des hôpitaux, des politiciens qui agissent. Il ne veut pas entendre parler de menaces de démission et de menaces de vide, a affirmé M. Hariri. Les jeunes libanais veulent savoir qu’il y a une certaine stabilité dans ce pays”.

“Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour avoir une nouvelle loi électorale, a-t-il ajouté.Il est nécessaire qu’il y ait une correction de la représentation à travers cette loi. M.Berry est en train de faire de grands sacrifices à ce sujet”.

Le député Samir el-Jisr, cité par l’agence al-Markaziya, avait indiqué que M.Hariri envisageait de soumettre à la commission chargée de plancher sur une nouvelle loi électorale une idée de proposition de loi “fédératrice”. Interrogé à ce sujet par les journalistes, M. Hariri a répondu : “Je n’ai pas de proposition. Il est nécessaire que nous trouvions une solution et que nous soyons d’accord. Le concept du vote existe au sein du Conseil des ministres mais en ce qui concerne la loi électorale nous préférons le consensus. Je considérerai que mon gouvernement a échoué si nous n’avons pas une nouvelle loi électorale”, a encore dit le Premier ministre.
“Cette mascarade doit cesser”
“Notre position à l’égard de la loi électorale n’est pas motivée par des considérations d’ordre confessionnel, mais nous essayons simplement de redonner un maximum de droits à ceux qui doivent en bénéficier”, a pour sa part assuré le président Aoun.

Le chef de l’Etat a en outre réclamé des “gardes-fous” pour la proportionnelle, à savoir la préqualification. M. Aoun s’est dans ce contexte dit “ouvert à toute proposition qui permet de réaliser ces objectifs”.

Plus tôt dans la journée, le ministre des Déplacés, Talal Arslane, a affirmé qu’il était “prêt à discuter de toute formule fondée sur la proportionnelle intégrale, dont celle de la préqualification”. “Cette mascarade doit cesser, a écrit M. Arslane sur son compte Twitter. Nous ne pouvons pas retourner à la loi de 1960”.

La commission chargée de plancher sur une nouvelle loi électorale s’est réunie en soirée au Grand Sérail, sous la présidence de M. Hariri, mais n’a pas réussi à trouver une nouvelle formule conciliatrice, de nature à briser le cercle vicieux des débats stériles qui ont ponctué la quête, pendant des mois, d’une nouvelle loi.

“Aucune proposition de loi concrète n’a été abordée durant cette réunion”, a fait savoir le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, affilié au mouvement Amal. “Seul un débat général a eu lieu”, a-t-il lancé laconiquement.

Le ministre de l’Industrie Hussein Hajj Hassan, affilié au Hezbollah, s’est quant à lui voulu plus optimiste. “Les discussions étaient positives”, s’est-il contenté de dire.

Le ministre des Déplacés Talal Arslane a pour sa part affirmé que “tout le monde est arrivé à la conclusion selon laquelle il est inévitable d’adopter une nouvelle loi”. “Je crois que nous sommes proches d’une solution. Tout le monde veut éviter le vide”, a-t-il ajouté.

Les prochaines législatives étaient programmées pour le mois de juin, mais en l’absence d’accord sur une nouvelle loi électorale, le scrutin risque de ne pas se tenir. La loi actuelle est fondée sur le mode majoritaire plurinominal, un système critiqué officiellement par la plupart des formations politiques qui n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur un nouveau texte. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a fixé au 15 mai prochain une séance parlementaire consacrée au vote d’une prorogation de la législature, qui s’achève le 20 mai. La Chambre a déjà prorogé son propre mandat par deux fois, en 2013 et en 2014.