En détails, les dessous de l’arrestation de deux dirigeants de Daech au Liban

Lebanese Army soldiers deploy after overnight clashes between Sunni and Shiite gunmen in Beirut, Lebanon, Monday, Oct. 22, 2012. Lebanese troops launched a major security operation on Monday to open all roads and force gunmen off the streets, trying to contain an outburst of violence set off by the assassination of a top intelligence official who was a powerful opponent of Syria. Sectarian clashes overnight killed several people.(AP Photo/Hussein Malla)

L’armée libanaise a capturé Imad Yassine et Ahmad Ammoune, deux dirigeants du groupe terroriste wahhabite Daech dans le jurd d’Aarsal au nord Est du Liban. Ces arrestations ont changé la donne en faveur de l’armée libanaise, tant sur le plan de l’importance des deux terroristes que sur le plan de l’exécution exceptionnelle des opérations, au cours desquelles aucune goutte de sang n’a coulé.

Selon le journal libanais al-Akhbar, qui a révélé les dessous des deux arrestations, le commandement de l’armée a pris la décision risquée de frapper au cœur des lignes ennemies.

En effet, les renseignements de l’armée ont localisé l’endroit des cellules terroristes et une frappe préventive s’est avérée cruciale avant que celles-ci ne passent à l’acte.

Huit effectifs derrière l’enlèvement de Yassine

Imad Yassine, alias Abou Hicham, est le dirigeant de Daech à Aïn el-Helwé (sud Liban). Il a été arrêté le 22 septembre dernier. Alors qu’Ahmad Youssef Ammoune, connu pour cheikh Abou Youssef, est le dirigeant de Daech à Aarsal, et a été arrêté il y a deux jours.

Dans les deux cas, deux forces spéciales ont pris à leur charge l’exécution des opérations: elles ont recueilli les renseignements, pesé les risques, et ont ensuite fixé le cadre spatio-temporel pour attraper leurs prises.
Les éléments desdits groupes étaient certains que les deux opérations seront propres, et qu’il n’y aurait aucune goutte de sang si les choses allaient comme prévu.

De plus, ils ont tenu à garder l’opération en secret. Même les éléments ayant participé aux deux opérations n’ont été informés des détails que le jour même de leur exécution.

Imad Yassine a été surveillé pendant un mois et dix jours de suite. Après la localisation de son domicile, un magasin distant de quelques mètres a été loué par les auteurs de l’opération. Une brèche a été aménagée pour permettre à ces derniers de se retirer des lieux.

Un jeune de l’extérieur du camp a été chargé par les renseignements de l’armée d’occuper le magasin.
Ensuite, l’informateur de l’armée a commencé à se rapprocher de Yassine.

Pendant la période de surveillance, les éléments du groupe de l’armée ont compté le nombre des pas faits par le dirigeant de Daech à Aïn el-Helwé pour arriver à la mosquée. Deux gardes l’attendaient au bord de la route ou arrivaient avant lui à la mosquée.

Par ailleurs, Yassine avait toujours un pistolet-mitrailleur.
Le jour de l’opération, huit effectifs seulement ont été chargés d’y prendre part. Deux snipers s’étaient déployés aux toits de deux immeubles proches. En moins d’une minute, Yassine a été trainé à l’intérieur du magasin et ensuite hors du camp. Ce terroriste a été transporté au siège du ministère de la défense à Yarzeh.

Ammoune incapable de se tenir debout

Deux mois après, Ahmad Ammoune est tombé entre les mains du même groupe. Il a été surveillé pendant trois mois de suite, juste après les attentats terroristes au Qaa au nord Est du Liban.

D’après les aveux des terroristes arrêtés, Ammoune a supervisé l’équipement logistique et a envoyé les auteurs des attaques précitées. Originaire d’Aarsal, il était très prudent dans ses déplacements. Une force composée de 75 officiers et militaires de la lutte antiterroriste se sont préparés pour l’assaut. L’opération était exceptionnelle en termes de préparatifs. Le groupe a été surveillé pendant des semaines.

Le jour –J, et vers trois heures du matin, les forces armées ont encerclé le camp où Ammoune et ses partisans veillaient. Après la prière du matin, vers 6h10, l’assaut a été donné. Les membres de la cellule ont capitulé sans opposer de résistance.

Mais Ammoun, qui s’apprêtait à ouvrir le feu, a été blessé d’une balle à la jambe tiré par un sniper . Il est actuellement rétabli , mais selon des sources citées par al-Akhbar, il ne sera plus en mesure de se tenir debout