Au Liban, des candidats alternatifs veulent jouer les trouble-fête dans les élections législatives

In this Thursday, May 3, 2018 photo, campaign posters for parliamentary candidates elections adorn the fisher port in Beirut, Lebanon. Campaigning for the first election in nine years has revolved around promises of stability and growth and has avoided divisive issues such as Hezbollah's weapons and its regional alliances, virtually guaranteeing the Iran-backed militant group's continued domestic hegemony. (AP Photo/Hassan Ammar)

Le nouveau mode de scrutin, une proportionnelle unique en son genre, a encouragé les candidats qui contestent l’establishment à se présenter.

Candidats de la société civile, opposants à l’establishment ou forces alternatives en devenir, certains, au sein de listes électorales réformatrices rêvent de jouer les trouble-fête lors des législatives libanaises du 6 mai. « On en a assez de ce système politique qui joue de la peur communautaire pour diviser les gens. Leurs représentants n’ont aucune vision, le pays est en train de s’effondrer. Ils ne cherchent qu’à se maintenir au pouvoir ! », dénonce Laury Haytayan. Experte en ressources pétrolières, elle est candidate à Beyrouth pour la liste Koullouna Watani, la principale coalition réformiste, qui présente plus de 60 candidats dans le pays.

Dans les rangs de ces formations qui contestent les partis politiques au pouvoir, on trouve des militants du mouvement « antisystème » de 2015, des figures de la gauche ou des personnalités issues du monde associatif. Les femmes y sont bien représentées alors qu’elles ne sont que quatre à siéger sur 128 membres du Parlement actuel. Parmi leurs mots d’ordre : réformes, lutte contre la corruption, rejet du discours confessionnel.

« En tant que société civile, après des années de lutte sur le terrain pour faire avancer les droits civiques, nous avons senti que nous devions passer à un niveau supérieur, en entrant dans l’arène politique », explique Zoya Rouhana, candidate de Koullouna Watani, la liste réformiste, dans la circonscription du Chouf-Aley et directrice de Kafa, une ONG qui lutte contre les violences faites aux femmes.

« Une bataille pour ouvrir la porte »

Nouveaux venus ou militants politiques chevronnés, ils ont été encouragés à se présenter par le mode de scrutin, une proportionnelle unique en son genre, à l’échelle de quinze circonscriptions de tailles inégales. « Nous voulons bâtir un Etat de droit, un Etat social, accorder plus de place aux services publics, détaille Jad Chaaban, directeur de campagne de la coalition d’opposition civile Madaniya,…