Alep: Attaque sur tous les fronts. Une maternité détruite

People walk amid the rubble of destroyed buildings following a reported air strike on the rebel-held neighbourhood of al-Kalasa in the northern Syrian city of Aleppo, on April 28, 2016. The death toll from an upsurge of fighting in Syria's second city Aleppo rose despite a plea by the UN envoy for the warring sides to respect a February ceasefire. / AFP PHOTO / AMEER ALHALBI

Une maternité et plusieurs quartiers résidentiels ont été pris pour cible ce mardi dans la ville d’Alep, au nord de la Syrie. Au moment où une offensive a été lancée par les milices takfiristes sur tous les fronts, pour conquérir ses quartiers loyalistes, sans pour autant ne réaliser aucune avancée.

Situé à l’ouest d’Alep, dans le quartier al-Mouhafazat, l’hôpital Al-Dabbit destiné aux accouchements a essuyé un missile qui l’a détruit presque entièrement. C’est le cinquième hôpital pilonné depuis le lancement de l’attaque contre cette ville septentrionale, depuis une dizaine de jours.

La télévision panarabe al-Mayadeen évoque plusieurs dizaines de tués et de blessés. Alors que l’agence officielle Sana évoque un premier bilan de 3 tués, toutes des femmes et 17 blessés.

Par ailleurs, 11 civils habitants dans les quartiers loyalistes ont également péri ce lundi, dans le pilonnage des quartiers alMokabo, alMacharka, alAchrafiyyeh, asSyriane, et la rue al-Nil…

Il est question de quelques 65 obus et roquettes qui ont été tirés sur ces endroits.

Autres attaques: les miliciens ont fait exploser une voiture piégée dans le quartier Jamiiyat al-Zahra, et ont tiré à la mitrailleuse automatique contre l’enceinte de l’université d’Alep.

Dans un communiqué, l’armée syrienne a fait état d’attaque lancée sur tous les axes, indiquant que le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda a apporté des renforts en provenance du gouvernorat d’Idleb qu’il occupe depuis 2014.

6.000 miliciens en provenance de la Turquie

Interrogé par notre chaine al-Manar, le ministre de l’information syrien Omrane al-Zoebi a révélé que 6.000 miliciens sont entrés en Syrie ces deux dernières semaines en provenance de la Turquie.

Zoebi a imputé l’escalade qui a eu lieu à Alep aux deux régimes saoudien et turc qui sont, selon lui, « responsables de chaque goutte de sang qui coule» dans cette ville.

Plus de 250 personnes, dont 50 enfants ont péri depuis le lancement de l’attaque la semaine passée.

« Il est clair que des ordres saoudiens et turcs ont été intimés aux milices armées pour lancer des attaques terroristes aussi bien contre l’armée syrienne que contre les civils à Alep », a ajouté Zoebi.

A savoir que les habitants de cette ville qui était la capitale économique de la Syrie ont opposé une résistance farouche à l’insurrection lancée contre le pouvoir syrien depuis 2011.

« Chaque fois que leurs tentatives de réaliser un exploit militaire se soldent par un échec, ils font exploser la situation dans d’autres régions », a-t-il dit aussi.

Le ministre syrien s’est également dit étonné du silence international à l’encontre des crimes commis par les groupes terroristes à Alep.

L’assaut repoussé

Jusqu’à présent, l’assaut a été repoussé et aucune avancée n’a été réalisée par les milices qui combattent dans le cadre de la cellule d’opérations de la conquête d’Alep. Il s’agit surtout en plus du front al-Nosra, des Ahrar al-Sham, et Jaïch al-islam.

Lundi, les accrochages battaient leur plein sur le front de Seif al-Dawlé et al-Zabadiyyé, ainsi que sur les fronts externes Family-House, Rachidine-1, Jamiyat al-Zahra…

Selon al-Mayadeen, les miliciens ont piégé les tunnels reliant le quartier Layramoune à Jamiiyat al-Zahra à l’aide de 40 tonnes d’explosifs.

Selon l’agence russe Sputnik, lundi, les troupes gouvernementales ont repoussé une importante offensive lancée par les jihadistes takfiristes qui ont attaqué Alep sur cinq fronts, avant de battre en retraite sous les frappes de l’aviation.